Accord d'entreprise "DROIT A LA DECONNEXION ET QUALITE DE VIE AU TRAVAIL" chez ARAR SAD - ARAR SOINS A DOMICILE (Siège)

Cet avenant signé entre la direction de ARAR SAD - ARAR SOINS A DOMICILE et le syndicat CFDT et UNSA et CGT-FO le 2018-12-19 est le résultat de la négociation entre patronat et salariés.

Périmètre d'application de la convention signée entre l'entreprise et le syndicat CFDT et UNSA et CGT-FO

Numero : T97419000806
Date de signature : 2018-12-19
Nature : Avenant
Raison sociale : ARAR SOINS A DOMICILE
Etablissement : 33976168600023 Siège

: les points clés de la négociation

La négociation s'est portée sur le thème Augmentations de salaire, NAO, évolution de la rémunération[an error occurred while processing this directive]

Conditions du dispositif pour les salariés : le texte complet de l'avenant du 2018-12-19

AVENANT A L’ACCORD COLLECTIF D’ENTREPRISE SUR LE DROIT A LA DECONNEXION ET LA QUALITE DE VIE AU TRAVAIL DU 10 JANVIER 2018

Entre

L’association, ARAR Soins à Domicile

4 rue de Hanoï, ZAC Balthazar, 97419 LA POSSESSION

Représentée par

Agissant en qualité de Directrice Générale

d’une part,

Et

L’organisation syndicale UNSA représentée par  en sa qualité de délégué syndical,

L’organisation syndicale CFDT représentée par  en sa qualité de délégué syndical.

L’organisation syndicale FO, représentée par en sa qualité de délégué syndical

d’autre part,

APRES AVOIR RAPPELE QUE :

Lors des réunions de négociation annuelle obligatoire, les délégations des organisations syndicales ont souhaité réviser l’accord sur le droit à la déconnexion afin de préciser certaines dispositions.

Aux termes des réunions de négociation  qui ont eu lieu aux dates suivantes :

- 1ère réunion le 10 octobre 2018,

- 2ème réunion le 23 octobre 2018,

- 3ème réunion le 5 novembre 2018,

- 4ème réunion le 30 novembre 2018,

- 5ème réunion le 11 décembre 2018,

-6ème réunion le 19 décembre 2018.

la négociation obligatoire d’entreprise prévue par le Code du Travail a permis aux délégations des organisations syndicales et à la direction d’aboutir au présent accord.

Toutes les dispositions de l’accord du 10 janvier 2018 sont remplacées pour l’avenir par celles du présent avenant.

IL A ETE CONVENU CE QUI SUIT :

ARTICLE 1 : AFFIRMATION DU DROIT A LA DECONNEXION

Par le présent accord, les parties réaffirment l'importance du bon usage professionnel des outils numériques et de communication professionnels et de la nécessaire régulation de leur utilisation pour assurer le respect des temps de repos et de congés ainsi que l'équilibre entre vie privée et familiale et vie professionnelle de ses salariés.

Le présent accord s’applique à tous les salariés.


ARTICLE 2 : DEFINITION DU DROIT A LA DECONNEXION

Le droit à la déconnexion peut être défini comme le droit du salarié de ne pas être connecté aux outils numériques professionnels et ne pas être contacté, y compris sur ses outils de communication personnels, pour un motif professionnel en dehors de son temps de travail habituel.

Les outils numériques visés sont :

-  les outils numériques physiques : ordinateurs, tablettes, téléphones portables, réseaux filaires, etc. ;

-  les outils numériques dématérialisés permettant d'être joint à distance : messagerie électronique, logiciels, connexion wifi, internet/intranet, etc.

Le temps de travail habituel correspond aux horaires de travail du salarié durant lesquels il demeure à la disposition de son employeur. Ce temps comprend les heures normales de travail du salarié et les éventuelles heures supplémentaires.

A ce temps de travail habituel, se rajoutent les périodes d’astreinte, périodes pendant lesquelles le salarié, sans être sur son lieu de travail et sans être à la disposition permanente et immédiate de l'employeur, doit être en mesure d'intervenir pour accomplir un travail au service de l'entreprise.

En sont exclus les temps de repos quotidien et hebdomadaire, les temps de congés payés et autres congés exceptionnels ou non, les temps de jours fériés et de jours de repos, les temps d'absences autorisées, de quelque nature que ce soit (absence pour maladie, pour maternité, etc.).

ARTICLE 3 : MESURES VISANT A LUTTER CONTRE L’UTILISATION DES OUTILS NUMERIQUES ET DE COMMUNICATION PROFESSIONNELS HORS TEMPS DE TRAVAIL

Le présent accord consacre un droit individuel à la déconnexion pour chaque salarié de l’entreprise.

Ce droit à la déconnexion se traduit par l’absence d’obligation, pour chaque salarié, d’utiliser, pour des motifs professionnels, les outils numériques mis à sa disposition par l’association ou encore ceux qu’il possède à titre personnel en dehors des périodes habituelles de travail et notamment lors :

  • des périodes de repos quotidien,

  • des périodes de repos hebdomadaire,

  • des absences justifiées pour maladie ou accident,

  • et des congés de quelque nature que ce soit (congés payés, maternité, JRTT, JNT,…).

Ainsi, en dehors des périodes d’astreintes, aucun salarié n’est tenu de répondre au téléphone, aux mails, aux messages, aux SMS adressés durant les périodes visées ci-dessus.

De même, pendant ces mêmes périodes aucun salarié n’est tenu, en dehors des périodes d’astreintes, de se connecter à distance par tout moyen pour prendre connaissance de messages de quelque nature que ce soit.

En outre, il appartient à chaque manager de veiller au respect du droit à la déconnexion par les collaborateurs de son équipe et de faire preuve d’exemplarité, notamment en s’abstenant d’adresser des emails (ou sms ou appels téléphoniques) pendant les périodes de repos, de congés et en dehors des périodes habituelles de travail. Il appartient également à chaque manager, afin de respecter l'équilibre entre vie privée et familiale et vie professionnelle de ses salariés, de ne pas organiser de réunions de travail en dehors des périodes habituelles de travail.

En cas de circonstances très exceptionnelles, résultant d’une situation d’urgence, des exceptions au droit à la déconnexion pourront être mises en œuvre.

ARTICLE 4 : MESURES VISANT A FAVORISER LA COMMUNICATION

L’ensemble des outils numériques permet aux salariés d’être joignables aisément et à distance. Ils facilitent les échanges d’informations et permettent une communication en temps réel en s’affranchissant des barrières spatiales et temporelles.

En cela, ils permettent une meilleure circulation de l’information, et plus globalement des données et améliorent tant la productivité que la réactivité des acteurs de l’association.

Pour autant, cette accélération de la circulation de l’information en modifiant les relations et l’environnement de travail peut induire des effets négatifs tels que le sentiment d’urgence lié à la réactivité que semblent « imposer » l’outil et la fluidité de l’information, le sentiment d’un trop plein d’informations et de sollicitations rendant difficile la hiérarchisation des priorités, l’augmentation des interruptions dans l’exécution des tâches, l’empiètement de la vie professionnelle sur la vie privée et inversement…

Pour l’ensemble de ces raisons, les parties souhaitent promouvoir les bonnes pratiques d’utilisation des outils de communication à distance afin de favoriser le bien-être de chacun et un environnement de travail efficace et qualitatif.

La bonne utilisation des outils numériques est l’affaire de tous. Il est également rappelé que si l'employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des salariés (article L.4121-1 du code du travail) « il incombe à chaque travailleur de prendre soin, en fonction de sa formation et selon ses possibilités, de sa santé et de sa sécurité ainsi que de celles des autres personnes concernées par ses actes ou ses omissions au travail » (article L.4122-1 du code du travail).

C’est dans ce contexte que les parties sont convenues de faire connaître et d’encourager les bonnes pratiques suivantes :

Pour éviter l’addiction aux outils numériques :

  1. Limiter autant que possible le nombre des interruptions liées à l’utilisation des outils numériques

  • Désactiver les alertes sonores et visuelles signalant l’arrivée de nouveaux messages

  • Gérer son temps en définissant des plages horaires quotidiennes réservées à la consultation et au traitement des messages entrant.

  1. Gérer et encadrer l’accessibilité

  • Utiliser le « gestionnaire d’absences  » en cas d’absence du bureau

  • Préciser dans le message d’absence le nom d’une personne à contacter

  • Déléguer dans la mesure du possible sa messagerie afin d’éviter les relances pour non réponse

  • Se donner le temps de répondre aux messages pour éviter toute réponse impulsive

  • Laisser aux interlocuteurs le temps de répondre aux messages

  1. Demander l’autorisation à l’organisateur des réunions et formations pour utiliser les outils numériques au cours de celles-ci.

Pour gérer l’information :

  1. Etre rigoureux et précis dans la communication

  • Indiquer un objet clair pour tout message en adéquation avec le contenu du message

  • Traiter d’un sujet par message

  • Eviter la multiplication des messages sur le même sujet

  • S’identifier clairement dans le message (notamment nom, prénom, fonction, coordonnées) afin d’être identifié rapidement

  1. S’interroger sur la pertinence du moyen de communication utilisé

  • La messagerie électronique est-elle le moyen le plus adapté compte tenu du sujet par rapport aux autres outils de communication : face à face, téléphone, courrier …

  • Favoriser les échanges directs (téléphone, face à face) lorsque :

    • les niveaux de compréhension et d’interaction sont élevés,

    • il existe un risque de mauvaise interprétation,

    • le sujet est, ou risque de devenir, conflictuel,

    • il peut s’agir d’une remise en cause du travail.

  1. S’interroger sur le(s) destinataire(s) principal(aux) du message

  • Cibler de façon précise le(s) destinataire(s) du message

  • N’utiliser les mises en copie que si le ou les destinataires sont directement concernés

  • Penser au temps pris par le(s) destinataire(s) à lire ses (leurs) messages

  • Eviter les « répondre à tous » lorsque cela n’est pas indispensable

4) Gérer les pièces jointes

  • Limiter l’envoi de pièces jointes. S’interroger sur la pertinence du (des) fichier(s) à joindre au message

  • S’assurer que le destinataire possède bien le logiciel permettant d’exploiter la pièce jointe

  • Eviter l’envoi de fichiers trop volumineux

Pour limiter les sources de stress

  1. Veiller au choix du moment et créneau horaire le plus opportun pour l’envoi d’un message

  • Eviter l’envoi de messages en dehors des horaires de travail

  • Eviter d’y répondre en dehors des horaires de travail

  1. Eviter de créer un sentiment d’urgence

  • Préciser si le dossier est urgent et/ou son délai de traitement

  • Eviter les réponses « réflexes »

  • Ne pas envoyer systématiquement une réponse suivant la réception du message, cela peut induire du stress supplémentaire pour le destinataire

  • Le cas échéant préciser que le message a bien été reçu

  • Laisser aux autres le temps de répondre aux messages

Veiller à la forme et à la personnalisation des échanges

  1. S’identifier et identifier son destinataire

  • S’identifier avec clarté

  • Respecter les formes de politesse

  1. Personnaliser l’échange

  • Faciliter les échanges informels

  • Adapter son message et sa forme à la personnalité de son interlocuteur

Limiter les risques d’incompréhension et de conflit

  • Etre vigilant sur le contenu du message

  • Ne pas écrire en majuscule car cela peut susciter un sentiment d’agression chez le récepteur ; de même l’usage inapproprié du souligné, du gras, ou de la ponctuation répétée telle que « ??? » ou « !!! » est de nature à indisposer le destinataire du message

  • Eviter de traiter les situations ou sujets potentiellement conflictuels par messagerie

  • Adapter la forme du message en ayant à l’esprit qu’il pourrait être lu par un tiers

Bien entendu, ce qui précède n’est pas limitatif et sa mise en œuvre, encouragée par les parties, requiert bon sens et bienveillance avec le souci d’assurer la pérennité de l’entreprise, la performance économique, la satisfaction des patients et prescripteurs et le bien-être au travail des salariés.

ARTICLE 5 : ACTIONS MENEES PAR L’ASSOCIATION


Pour s'assurer du respect du droit à la déconnexion et des mesures et recommandations prévues par le présent accord, l'association organisera des actions de formation et de sensibilisation à destination des managers et de l'ensemble des salariés.

Plus particulièrement, l'entreprise s'engage à :

  • sensibiliser, et former si nécessaire, chaque salarié à l’utilisation raisonnée et équilibrée des outils numériques ;

  • mettre à la disposition des salariés, qui souhaitent mieux maîtriser les outils numériques mis à sa disposition dans le cadre de son travail, un accompagnement personnalisé;

  • délivrer une information spécifique sur l’utilisation des outils de communication à distance lors de l’intégration d’un nouveau salarié;

  • désigner, au sein de l’association, un interlocuteur chargé des questions relatives à l'évolution numérique des postes de travail.

Ces dispositifs seront régulièrement mis à jour pour être adaptés aux demandes et besoins des salariés et devront faire l’objet d’une concertation annuelle entre l’employeur et les partenaires sociaux.

ARTICLE 6 : PUBLICITE

Conformément au Code du travail, le présent accord fera l’objet d’un dépôt auprès du secrétariat-greffe du Conseil de Prud’hommes de Saint-Denis et de la Dieccte de Saint-Denis.

Mention de cet accord figurera sur le tableau d’affichage de la direction et une copie sera remise aux représentants du personnel. Cet accord sera également mis dans l’intranet de l’association.

ARTICLE 7 : DUREE ET REVISION

Le présent accord d’entreprise est conclu pour une durée indéterminée.

Les parties conviennent de s’en remettre aux dispositions légales pour tout ce qui concerne la dénonciation et la révision de l’accord, étant entendu que les parties fixent la périodicité de renégociation du droit à la déconnexion à quatre ans, conformément à l’article L2242-12 du code du travail.

En conséquence, la révision du présent accord sera étudiée en 2022, sauf demande expresse d’une ou de plusieurs représentations syndicales représentatives dans l’entreprise d’ouverture des négociations avant cette date.

Fait à La Possession, le 19 décembre 2018 en 6 exemplaires dont un pour chaque partie.

Directrice Générale

Délégué syndical CFDT

Délégué syndical FO

Délégué syndical UNSA

Source : DILA https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/acco-accords-dentreprise/

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