Accord d'entreprise "UN ACCORD SUR LE DROIT A LA DECONNEXION AU SEIN DE LA CAISSE REGIONALE DU CREDIT AGRICOLE DU LANGUEDOC" chez CREDIT AGRICOLE DU LANGUEDOC - CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL DU LANGUEDOC (Siège)

Cet accord signé entre la direction de CREDIT AGRICOLE DU LANGUEDOC - CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL DU LANGUEDOC et le syndicat CGT-FO et SOLIDAIRES et CFDT et CFE-CGC le 2018-01-31 est le résultat de la négociation sur le droit à la déconnexion et les outils numériques.

Périmètre d'application de la convention signée entre l'entreprise et le syndicat CGT-FO et SOLIDAIRES et CFDT et CFE-CGC

Numero : A03418004429
Date de signature : 2018-01-31
Nature : Accord
Raison sociale : CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL DU LANGUEDOC
Etablissement : 49282641700015 Siège

Droit à la déconnexion : les points clés de la négociation

La négociation s'est portée sur le thème Droit à la déconnexion et outils numériques UN ACCORD SUR LE DROIT A LA DECONNEXION (2021-12-03)

Conditions du dispositif droit à la déconnexion pour les salariés : le texte complet de l'accord du 2018-01-31

ACCORD SUR LE DROIT A LA DECONNEXION

AU SEIN DE LA CAISSE REGIONALE DU CREDIT AGRICOLE DU LANGUEDOC

Entre la Caisse Régionale de CREDIT AGRICOLE DU LANGUEDOC, dont le Siège Social est à MAURIN, Avenue du Montpelliéret, 34970 LATTES, représentée par , agissant en qualité de ladite Caisse Régionale,

d'une part,

et les Organisations Syndicales désignées ci-après :

F.G.A./C.F.D.T.

représentée par ......................................

agissant en qualité de Délégué Syndical

S.N.E.C.A./C.F.E./C.G.C.

représenté par ......................................

agissant en qualité de Délégué Syndical

UNION S.U.D. LANGUEDOC

représentée par ......................................

agissant en qualité de Délégué Syndical

F.O.

représentée par ......................................

agissant en qualité de Délégué Syndical

tous signataires dûment mandatés par leur organisation

d'autre part,

PREAMBULE

Le développement des technologies de l’information et de la communication entraîne une transformation des méthodes de travail.

Les outils numériques représentent autant de moyens de communication qui sont devenus au fil du temps des leviers d’efficacité et de commodité tant personnelle que collective.

Néanmoins, ils peuvent aussi entraîner une confusion entre la vie privée et la vie professionnelle des salariés.

Aussi, pour renforcer la santé et la sécurité des salariés et rétablir, le cas échéant, l’équilibre entre les sphères privée et professionnelle, le législateur a instauré, par la loi du 8 août 2016 dite « Loi Travail », une nouvelle négociation portant sur le droit à la déconnexion.

La Caisse régionale du Crédit agricole du Languedoc et les délégués syndicaux s’inscrivent dans la démarche engagée par le législateur.

Dans ce contexte, les signataires souhaitent prendre des engagements forts en matière de bonne utilisation des outils numériques.

Ces engagements sont destinés à préserver la santé des salariés en leur garantissant de bonnes conditions et un bon environnement au travail, en particulier s’agissant du respect des durées minimales de repos prévues par le législateur.

Une attention toute particulière doit donc être portée aux conditions d’utilisation des outils numériques afin qu’ils n’empiètent pas sur la vie personnelle des salariés.

Ainsi, au cours des réunions de négociation organisées les 4 avril, 21 novembre, 5 et 21 décembre 2017, les parties ont défini les contours de ce nouveau droit des salariés. Elles ont appuyé leurs échanges sur les dispositions de l’accord national du 1er mars 2017 et ont convenu de conclure un accord local.

Pour un usage responsable des outils numériques, cet accord encadre les modalités d’exercice du droit à la déconnexion, met en exergue des bonnes pratiques grâce à un guide annexé, fruit d’une réflexion collective, et les dispositifs de vigilance et de suivi.

ARTICLE PRELIMINAIRE – LES DEFINITIONS

Les parties au présent accord s’entendent sur les définitions suivantes :

Outils numériques professionnels : outils numériques physiques (ordinateurs, tablettes, smartphones, réseaux filaires etc.) et dématérialisés (logiciels, connexions sans fil, messagerie électronique, internet/extranet etc.) mis à disposition par la Caisse régionale du Crédit agricole du Languedoc qui permettent d’être joignable et de se connecter à distance ;

Outils numériques privés : ordinateurs, tablettes, messagerie électronique, téléphones portables, smartphones appartenant au salarié.

Droit à la déconnexion : le droit pour le salarié de ne pas être connecté à ses outils numériques professionnels en dehors de son temps de travail ;

Temps de travail : temps pendant lequel le salarié exerce son activité au service de l’employeur. Ce temps comprend les heures normales de travail du salarié et les heures supplémentaires, à l’exclusion des temps de repos quotidien dont la pause méridienne, de repos hebdomadaires, des congés payés, des congés exceptionnels, des jours fériés et des jours de repos…

Courriel (e-mail, mail)* : document informatisé qu’un utilisateur saisit, envoie ou consulte en différé par l’intermédiaire d’un réseau. Un courriel contient le plus souvent un texte auquel peuvent être joints d’autres textes, des images ou des sons. Par extension, le terme « courriel » et son synonyme « courrier électronique » sont employés au sens de « messagerie électronique ». *Source : Agence nationale de sécurité des systèmes d’information.

Situation d’urgence ou grave : événement lié à la survenance de risques majeurs comme des risques environnementaux, écologiques (inondations, éboulements…), terroristes ou sanitaires, les attaques informatiques etc.

ARTICLE 1 – LE CHAMP D’APPLICATION DE L’ACCORD

Le présent accord est applicable à l’ensemble des salariés de l’entreprise, quel que soit le type de contrat de travail par lequel ils sont liés et plus précisément lorsqu’ils sont équipés, dans le cadre de leur fonction, d’outils numériques professionnels nomades.

ARTICLE 2 – LES DIX ORIENTATIONS DEFINIES AU NIVEAU NATIONAL

Les parties partagent pleinement les orientations sur le « droit à la déconnexion » définies dans le guide annexé à l’accord national du 1er mars 2017.

Les 10 orientations définies sont les suivantes :

  1. La transformation numérique offre de nombreuses possibilités de développement pour la Caisse régionale du Crédit agricole du Languedoc et ses salariés, qu’il est indispensable de saisir dans un secteur exigeant et de plus en plus concurrentiel.

  2. Cette transformation numérique qui fait évoluer les méthodes de travail ne doit en aucun cas remettre en cause la santé et la sécurité des salariés et le respect de leur vie privée et familiale.

  3. L’acquisition de la compétence numérique et le développement de la culture digitale des femmes et des hommes de la Caisse régionale du Crédit agricole du Languedoc est indispensable pour une utilisation efficiente des outils numériques par l’ensemble des salariés en évitant la sous-connexion et l’exclusion numérique de certains et l’hyper-connexion pour d’autres.

  4. En matière d’utilisation des outils numériques et donc du « droit à la déconnexion », la responsabilité est partagée entre l’entreprise et le salarié.

  5. L’exemplarité managériale est essentielle pour l’exercice effectif du « droit à la déconnexion ».

  6. Au regard des métiers de la Caisse régionale du Crédit agricole du Languedoc, l’approche du « droit à la déconnexion » doit prendre en compte le service aux clients.

  7. Le « droit à la déconnexion » concerne l’ensemble des outils numériques nomades (cf. voir définition ci-dessus).

  8. Plusieurs facteurs, tels que le métier exercé, l’âge ou le positionnement hiérarchique du salarié ainsi que les pratiques de la Caisse régionale relative à la fourniture des outils nomades impactent l’exercice du « droit à la déconnexion ».

  9. L’évolution très rapide du digital conduit à écarter également des solutions rigides, qui seraient dépassées très rapidement par les progrès techniques.

  10. Les modalités pratiques de l’exercice du « droit à la déconnexion » doivent donc être précisées dans le cadre d’un dialogue social au sein de la Caisse régionale du Crédit agricole du Languedoc.

ARTICLE 3 – LES 5 FONDAMENTAUX DU DROIT A LA DECONNEXION

Les parties signataires conviennent des 5 fondamentaux suivants du droit à la déconnexion :

  1. Les outils numériques sont mis à disposition des utilisateurs dans le cadre d’une politique d’entreprise pour répondre à un besoin professionnel, dans l’exercice du métier occupé par le salarié équipé. A ce titre, ces outils numériques ont vocation à être utilisés pendant les jours de travail, aux horaires habituels de travail.

  2. Les outils numériques peuvent être déconnectés par le salarié dès qu’il n’est plus au travail ou dans un contexte professionnel, c’est-à-dire dès lors qu’il se situe dans sa sphère privée.

Ainsi, la sphère privée s’entend pour tous les instants où le salarié n’agit pas dans l’exercice de ses activités professionnelles ou dans toutes les situations qui le placent en dehors du lien de subordination exercé par son contrat de travail (suspension pour absences de congés payés, AJC, maladie, etc.).

Il est rappelé que les salariés doivent bénéficier :

  • d’un repos quotidien d’une durée minimale de 11 heures consécutives ;

  • de deux jours de repos consécutifs par semaine, l’un des deux jours comprenant obligatoirement le dimanche, en application de la Convention collective nationale.

Ces principes ne peuvent pas être mis en échec en raison du bénéfice d’une convention individuelle de forfait, signée par les salariés qui relèvent de la catégorie.

En outre, il est rappelé que les formations à l’initiative de l’employeur sont à réaliser pendant le temps de travail.

  1. Il ne pourra pas être reproché au salarié, à aucun moment, de n’avoir pu être contacté ou de ne pas avoir répondu à un message (courriel ou répondeur de messagerie, etc.) lors d’une sollicitation de la part de son supérieur hiérarchique, d’un pair, d’un subordonné, d’un client, etc. en dehors des horaires de travail ou pendant une absence. Ce principe ne s’applique pas aux salariés lorsqu’ils assurent des astreintes.

Ainsi, les mails reçus en dehors des heures de travail ne requièrent pas de réponse immédiate. Le salarié émetteur de mails en dehors des heures de travail sera incité à insérer dans les signatures de sa messagerie électronique une information rappelant le droit à la déconnexion (voir guide de bonnes pratiques)

  1. Les utilisateurs équipés d’outils numériques ont le devoir de respecter le droit à la déconnexion des autres utilisateurs, c’est-à-dire de ne pas solliciter les collègues en dehors des horaires de travail habituels en vigueur dans l’entreprise et durant les jours de repos/congés ou absences.

Les parties s’accordent sur le fait que l’effectivité de l’exercice de cette déconnexion des outils numériques requiert non seulement l’exemplarité de l’encadrement mais également l’implication de tous les salariés.

En ce sens, s’il revient en priorité à l’encadrement, la responsabilité de s’assurer du respect du droit à la déconnexion, chaque salarie doit avoir conscience de ses propres modalités d’utilisation des outils numériques de façon à éviter les excès.

  1. Soucieuse de préserver la vie privée et l’autonomie de ses salariés, la Caisse régionale du Crédit agricole du Languedoc confirme que la mise à disposition de ces outils exclut formellement de sa part toute tentative de « géolocalisation » (ou utilisation de cette fonctionnalité pouvant être inhérente au matériel utilisé). Ce principe ne s’appliquera pas dans l’éventualité où la sécurité physique du salarié est engagée.

ARTICLE 4 – LES MODALITES PRATIQUES DE MISE EN ŒUVRE

ARTICLE 4.1 – LA SENSIBILISATION DES SALARIES

Pour permettre la réalisation effective du droit à la déconnexion, l’ensemble des salariés doit être sensibilisé à l’usage efficient et responsable des outils numériques.

Pour ce faire, la Caisse régionale du Crédit agricole du Languedoc s’engage à mettre en place des actions de sensibilisation en :

  • Mettant à disposition un « guide » sur les outils numériques et le droit à la déconnexion annexé au présent accord. Ce guide pourra évoluer en fonction des avancées technologiques des outils numériques professionnels sans nécessiter un avenant au présent accord.

  • Proposant un accompagnement personnalisé à chaque salarié qui souhaite mieux maîtriser les outils numériques mis à sa disposition dans le cadre de son travail.

ARTICLE 4.2 – MISE EN PLACE DUNE GESTION RAISONNEE DES OUTILS NUMERIQUES ET INFORMATIQUES PENDANT LE TEMPS DE TRAVAIL

Les parties signataires reconnaissent que les outils numériques et informatiques font partie intégrante de l’environnement au travail et sont indispensables au bon fonctionnement de l’entreprise.

Elles s’accordent sur la nécessité de garantir que, pendant le temps de travail, la gestion et l’utilisation des outils numériques respectent les règles de « bonnes pratiques » annexées au présent accord.

Enfin les parties conviennent de la mise en place, au retour de congés de longue durée d’un temps à charge de travail réduite, dont la nécessité est appréciée et les modalités organisées par le responsable hiérarchique en concertation avec le salarié concerné, durant lequel ce dernier peut se consacrer au traitement des courriels reçus pendant la période d’absence.

Ce temps à charge réduite a pour objectif d’éviter que le salarié concerné ne soit contraint de travailler pendant ses congés ou d’être surchargé à son retour.

ARTICLE 4.3 – LE DISPOSITIF DE VIGILANCE

A tout moment, un salarié peut interpeler son responsable hiérarchique ou la Direction des ressources humaines sur ses éventuelles difficultés à faire valoir son droit à la déconnexion pendant ses temps de repos ou de congés.

Dans ce cas ou suite à une alerte par un tiers, le responsable hiérarchique ou la Direction des Ressources Humaines peut solliciter auprès des services informatiques (sous réserve de la faisabilité technique), un relevé du nombre de connexions du salarié concerné afin d’évaluer la nature et l’importance du problème rencontré.

La Direction des Ressources Humaines, après analyse de la situation, prendra les mesures nécessaires afin d’y apporter une solution dans les meilleurs délais.

Un accompagnement personnalisé et des mesures préventives pourront être mis en place si nécessaire.

 

Les différents aspects liés au respect du droit à la déconnexion et les « bonnes pratiques » sont évoqués à l’occasion de l’entretien professionnel annuel. Une rubrique ou une mention spécifique pourra être insérée à cet effet dans le formulaire.

ARTICLE 4.4 EVOLUTION DES NOUVELLES TECHNOLOGIES

La CR Languedoc s’engage également à prendre en considération les évolutions technologiques et à analyser leurs effets sur les équilibres de vie de ses salariés.

De même, la direction pourra utiliser certaines de ces évolutions technologiques afin de favoriser une meilleure utilisation par les salariés de leur droit à la déconnexion.

ARTICLE 5 – LE SUIVI DE L’ACCORD

Un suivi de l’application des dispositions de cet accord sera réalisé chaque année auprès des organisations syndicales représentatives et du CHSCT ou de la commission santé, sécurité et conditions de travail du Comité Social et Economique lorsque cette instance aura été mise en place dans le cadre des nouvelles dispositions du Code du travail.

A l’occasion de ces réunions, un état des lieux (quantitatif et qualitatif) sera présenté sur les actions mises en œuvre pour favoriser le droit à la déconnexion.

Sous réserve de solutions techniques, des indicateurs de suivi spécifiques permettant d’évaluer la bonne application de cet accord pourront être mis en place par la Caisse régionale dont le bilan sera également présenté aux organisations syndicales représentatives.

ARTICLE 6 – LA DUREE DE L’ACCORD

Le présent accord prend effet à compter de sa signature par les parties signataires pour une durée de 3 ans à compter du 1er février 2018. Il cessera de produire tous ses effets à compter du 31 janvier 2021.

ARTICLE 7 – LA PUBLICITE – LE DEPOT

La Direction de la Caisse régionale notifiera par remise en main propre contre décharge auprès du délégué syndical, le présent accord à l'ensemble des organisations syndicales représentatives dans l'entreprise.

A l'expiration du délai d'opposition de 8 jours, le présent accord sera déposé par la direction de la Caisse régionale, en deux exemplaires, un sur support papier et un sur support électronique, à la DIRECCTE de l’Hérault et au Conseil de prud'hommes de Montpellier.

Le présent accord est fait en nombre suffisant pour remise à chacune des parties.

Il sera publié sur l’intranet de la Caisse régionale du Crédit agricole du Languedoc.

Fait à Maurin, le31/01/2018.

Caisse Régionale du Crédit agricole du LANGUEDOC

Les Organisations syndicales représentatives au sein de la Caisse régionale du Languedoc

FGA/CFDT

FO

UNION SUD LANGUEDOC

SNECA/CFE/CGC

Source : DILA https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/acco-accords-dentreprise/

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