Accord d'entreprise "Accord collectif prévoyant la mise en place d’un dispositif spécifique d’activité partielle de longue durée (APLD)" chez RELAY@ADP (Siège)

Cet accord signé entre la direction de RELAY@ADP et les représentants des salariés le 2020-09-29 est le résultat de la négociation sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, la compétitivité et la performance collective, les modalités d'un plan de sauvegarde de l'emploi, l'emploi des séniors, les contrats de génération et autres mesures d'âge, les travailleurs handicapés, les modalités de rupture conventionnelle collective, diverses dispositions sur l'emploi, la mobilité professionnelle ou la mobilité géographique, divers points.

Périmètre d'application de la convention signée entre l'entreprise et les représentants des salariés

Numero : T09220021027
Date de signature : 2020-09-29
Nature : Accord
Raison sociale : RELAY@ADP
Etablissement : 53397095000028 Siège

Autres points : les points clés de la négociation

La négociation s'est portée sur les thèmes suivants

Conditions du dispositif autres points pour les salariés : le texte complet de l'accord du 2020-09-29

ACCORD COLLECTIF PREVOYANT LE RECOURS AU DISPOSITIF SPECIFIQUE D’ACTIVITE PARTIELLE LONGUE DUREE

Entre,

La société Relay@ADP, SNC au capital de 3 000 000 €, dont le siège social est situé au 4-10 avenue André Malraux – 92 300 Levallois-Perret Cedex, immatriculée au Registre du Commerce et des Sociétés de Nanterre sous le numéro Nanterre n°533 970 950, représentée par …., agissant en qualité de Directrice des Ressources Humaines,

D’une part,

Et,

En application des dispositions issues de l’article L. 2232-21 du Code du travail, les salariés de la Société, par consultation à la majorité des 2/3

D’autre part,

Ci-après dénommées ensemble « les Parties »

Il a été arrêté et convenu ce qui suit :


PREAMBULE

Le présent accord, qui s’inscrit dans le cadre des dispositions de l’article 53 de la loi n°2020-734 du 17 juin 2020 portant diverses dispositions liées à la crise sanitaire et du décret n°2020-926 du 28 juillet 2020 relatif au dispositif spécifique d’activité partielle, a pour objectif de permettre à la société Relay@ADP, dans l’intérêt partagé de l’entreprise et de ses salariés, de faire face à une baisse durable de l’activité au sein de la Société, par la mise en place d’un dispositif spécifique d’activité partielle de longue durée (APLD).

Le présent accord est établi à la suite d’un diagnostic sur la situation économique et les perspectives d’activité de la Société, lequel est repris ci-après.

Par ailleurs, le présent accord est conclu, conformément aux articles L. 2232-21 du Code du travail, avec les salariés de la Société, à la majorité des 2/3, dans le cadre d’une consultation par référendum, dont le Procès-Verbal figure en annexe.

1/ Situation économique

Les activités de Lagardère Travel Retail en France ont été fortement impactées par la crise sanitaire de la Covid-19, en raison de leur implantation historique sur les aéroports, les réseaux ferrés (SNCF et RATP), et les hôpitaux.

En effet, la lutte contre la propagation du virus en France et dans le Monde implique une limitation drastique et sans précédent de la circulation des voyageurs. Une telle mesure a indubitablement un impact sur le niveau d’activité des points de vente des différents réseaux, dépendants par nature de l’accueil du public.

S’agissant du réseau des points de vente Restauration Hôpitaux, une forte dégradation de l’activité a été constatée en raison de la période de confinement et des restrictions d’accès aux Centres Hospitaliers, venant réduire significativement le nombre de visiteurs journaliers.

Cette chute de l’ensemble des activités entraîne mécaniquement une baisse des résultats opérationnels des différentes entités/réseaux de points de vente, malgré les mesures d’économies prises par la société Relay@ADP et le soutien de l’Etat au travers de l’activité partielle pendant la période de confinement et son maintien jusqu’à la fin de l’année 2020 au titre du « secteur protégé ».

Ainsi, le chiffre d’affaires des réseaux « Travel Essentials et Food Service » est en net recul par rapport à 2019 : à fin août 2020, le chiffre d’affaires est en recul de -54,4% par rapport à fin août 2019, soit un retard de près de 397 millions d’euros.

S’agissant du réseau Aéroports de Paris (ADP), regroupant les activités « Travel Essentials » sur les aéroports de Roissy-Charles de Gaulle (CDG) et d’Orly (ORY), le chiffre d’affaires à fin août 2020, est en recul de – 63,6% par rapport à fin août 2019.

Le trafic aéroportuaire s’est évaporé avec le confinement et la fermeture des frontières internationales en vue de prévenir la propagation du virus Covid-19. Ainsi, à fin août 2020, le niveau de trafic de passagers d’Aéroports de Paris se situait à -66% par rapport à fin août 2019.

Compte tenu de la fermeture d’une grande partie des Terminaux aéroportuaires au sein desquels les points de vente sont situés, à date, 20 points de vente sont ouverts, sur un réseau qui en compte habituellement 73.

En définitive et au regard des dernières estimations, réalisées au mois de juillet 2020, il est projeté pour l’ensemble de ses activités « Travel Essentials et Food Service », sur l’année 2020 un retard de chiffre d’affaires de 50%, soit un retrait en valeur de 562 millions d’euros par rapport à son ambition budgétaire 2020, et un recul de 48% par rapport à l’historique de 2019, soit 514 millions d’euros.

Dans ces conditions, et malgré l’incertitude sur l’évolution de la situation sanitaire dans le Monde et des potentielles restrictions de circulation à venir, les perspectives d’activité suivantes peuvent être établies.

2/ Perspectives d’activité pour les années 2021 à 2023

Lagardère Travel Retail France projette une lente reprise de son chiffre d’affaires sur l’ensemble de ses réseaux pour les années qui suivent, avec un retour en 2023, de son niveau de 2019.

Le constat est identique sur le réseau Aéroports de Paris, le niveau de chiffre d’affaires des points de vente étant directement corrélé au niveau de passagers. Or, les dernières prévisions disponibles projetent un retour lent et progressif au niveau historique de trafic sur une période de 3 ans.

Illustration de l’évolution du trafic par année, par aéroport, par rapport à l’année historique de référence 2019 (estimations internes – benchmarks ACI / IATA / OACI) :

Cette reprise lente du trafic s’accompagne de la stratégie d’Aéroports de Paris qui est, depuis le début de cette crise, de concentrer au maximum les vols sur un faible nombre de terminaux en activité. Ainsi, entre avril et juin 2020, seuls 3 terminaux (sur 14) ont été en activité et tous concentrés sur Roissy – Charles de Gaulle.

Les réouvertures suivantes se feront au cas par cas en fonction de la reprise du trafic (sur les 3 zones : nationale, Schengen, internationale). Depuis fin juin 2020, trois nouveaux terminaux ont réouvert.

A date, le niveau d’activité ne nous a pas encore permis de reprendre notre activité commerciale.

C’est dans ce contexte de baisse durable de l’activité de la Société, et du secteur d’activité auquel elle appartient (boutiques des aéroports), et dans lequel les perspectives d’activité sur le court et moyen termes sont très incertaines, que le présent accord est conclu, afin de permettre à la Société de faire face à la situation tout en garantissant le maintien de l’emploi.

TITRE I – MISE EN PLACE D’UN DISPOSITIF D’ACTIVITE PARTIELLE DE LONGUE DUREE

Article 1. Objet de l’accord

Le présent accord porte sur les modalités de mise en place d’un dispositif d’activité partielle de longue durée au sein de la Société, afin de lui permettre de faire face à une baisse durable d’activité pour les raisons évoquées dans le préambule du présent accord.


Article 2. Durée d’application du dispositif spécifique d’activité partielle de longue durée

Le dispositif d’activité partielle de longue durée est mis en œuvre à compter du 1er janvier 2021 pour une durée totale de 36 mois, dont au plus 24 mois d’activité partielle, continus, ou non, en application des dispositions du décret du 28 juillet 2020.

Conformément aux dispositions légales applicables, la Société pourra, le cas échéant, au regard de l’évolution de la situation économique et des perspectives d’activité, réaliser les demandes de renouvellement de la validation auprès de l’autorité administrative compétente tous les six mois à compter de sa première validation.

Article 3. Champ d’application de l’accord

Le dispositif d’activité partielle de longue durée sera appliqué à l’ensemble des salariés de la Société, quelle que soit leur activité.

Article 4. La réduction de l’horaire de travail en-deçà de la durée légale

La durée du travail des salariés entrant dans le champ d’application du présent accord pourra être réduite jusqu’à 40% de la durée légale du travail sur 24 mois, consécutifs ou non, sur une période de 36 mois.

Cette réduction pourra être modulée sur les 24 mois, consécutifs ou non, en fonction de la réalité de l’activité et pourra conduire à la suspension temporaire de l’activité.

Cette réduction s’applique individuellement à chaque salarié concerné par le dispositif.

Article 5. Indemnité d’activité partielle versée au salarié

Conformément aux dispositions légales applicables, le salarié, concerné par une réduction de sa durée du travail, percevra une indemnité d’activité partielle fixée à 70% de sa rémunération horaire brute de référence servant d’assiette à l’indemnité de congés payés telle que définie à l’article L. 3141-24 du Code du travail ramenée à un montant horaire sur la base de la durée légale du travail applicable ou lorsqu’elle est inférieure la durée stipulée au contrat de travail.

Un plancher à 8,03€ net de l’heure et un plafond à 70% de 4,5 fois le taux horaire du SMIC sont instaurés.


TITRE II – ENGAGEMENTS EN TERMES D’EMPLOI ET DE FORMATION PROFESSIONNELLE

A titre préalable, il est précisé qu’un bilan sur le respect des engagements décrits ci-dessous sera transmis tous les six mois à la DIRECCTE et ce, avant tout renouvellement éventuel.

Article 6. Les engagements en matière de maintien dans l’emploi

En contrepartie de la réduction de travail telle que définie à l’article 4 du présent accord, la Société s’engage à maintenir les emplois des salariés concernés, c’est-à-dire à ne pas procéder à des licenciements pour motif économique, durant la mise en œuvre du dispositif d’activité partielle de longue durée.

Article 7. Les engagements en matière de formation professionnelle

La Société s’engage à accompagner les salariés dans l’utilisation de leur compte personnel de formation et à étudier tout souhait de formation exprimé.

Elle s’engage également à faciliter l’accès à la formation professionnelle, en recourant notamment aux dispositifs exceptionnels prévus, le cas échéant, par le Fonds National pour l’Emploi (« FNE-Formation »).

TITRE III – DISPOSITIONS FINALES

Article 8. Durée d’application de l’accord

Le présent accord, approuvé en application des articles L. 2232-21 du Code du travail, prend effet à compter du 1er janvier 2021 pour une durée de 36 mois.

Article 9. Validation administrative

Il est rappelé que le dispositif spécifique d'activité partielle fait l’objet d’une procédure de validation par l’autorité administrative.

La décision de validation vaut autorisation d'activité partielle spécifique pour une durée de six mois.

Une demande de renouvellement de l'autorisation administrative sera transmise par la Société à l’autorité administrative tous les six mois, accompagné d’un bilan reprenant les modalités de mise en œuvre de l’accord, ainsi que d’un diagnostic de la situation économique actualisé.

Il est rappelé que la validation administrative constitue une condition d’application du présent accord, à défaut, il serait suspendu et privé d’effet immédiatement.


Article 10. Modalités d’information et de suivi de l’accord

Les salariés seront informés par tout moyen de la décision de l’autorité administrative de validation du présent accord.

Les salariés seront également informés, par tout moyen, des autorisations de renouvellement du présent dispositif.

Article 11. Révision

Le présent accord pourra faire l’objet d’une révision ou d’une dénonciation dans les conditions légales et réglementaires en vigueur.

Article 12. Dépôt de l’accord

Le présent accord sera également déposé selon les règles de droit commun, accompagné du Procès-Verbal de consultation figurant en annexe.

Le présent accord sera, enfin, porté à la connaissance du personnel de la Société par voie d’affichage.

Fait à Levallois-Perret, le 11 septembre 2020

Pour la Société

………

Directrice des Ressources Humaines

Pour les salariés

Procès-Verbal de Consultation annexé

ANNEXE

Procès-verbal de la consultation du personnel sur l’accord collectif prévoyant le recours à l’activité partielle longue durée

Source : DILA https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/acco-accords-dentreprise/

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