Accord d'entreprise "ACCORD RELATIF O LA PREVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS ACCORD DE PENEBILITE" chez CEREXAGRI (Siège)

Cet accord signé entre la direction de CEREXAGRI et le syndicat Autre et CFDT et CFTC et CGT-FO le 2020-11-20 est le résultat de la négociation sur la prévention de la pénibilité et la compensation de la pénibilité.

Périmètre d'application de la convention signée entre l'entreprise et le syndicat Autre et CFDT et CFTC et CGT-FO

Numero : T09521004041
Date de signature : 2020-11-20
Nature : Accord
Raison sociale : CEREXAGRI
Etablissement : 56980498200399 Siège

Pénibilité au travail : les points clés de la négociation

La négociation s'est portée sur le thème Accords sur la pénibilité : 1% pénibilité, prévention de la pénibilité, compensation ou réparation de la pénibilité au travail

Conditions du dispositif pénibilité au travail pour les salariés : le texte complet de l'accord du 2020-11-20

ACCORD RELATIF A LA PREVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS
ACCORD PENIBILITE

Cerexagri SAS

ENTRE LES SOUSSIGNES :

La Société CEREXAGRI S.A.S., Société par Actions Simplifiée au capital de 13.241.770,12 Euros dont le siège est à Cergy Pontoise 95863 10 avenue de l’entreprise, inscrite au registre du commerce et des sociétés de Pontoise sous le numéro 569.804.982, représentée par, Directrice des Ressources Humaines.

D’UNE PART ET,

L’Organisation Syndicale CFTC, représentée par,

L’Organisation Syndicale CGT/FO, représentée par

L’organisation Syndicale SUD CHIMIE Solidaires, représentée par

L’Organisation Syndicale CFDT, représentée par

D’AUTRE PART.

Préambule

La prévention de la pénibilité et des risques professionnels correspond à l’ensemble des dispositions collectives ou individuelles prises pour empêcher l’apparition, l’aggravation ou les conséquences à long terme d’une situation de pénibilité ou de danger liée au travail effectué ou à son environnement.

La prévention des risques professionnels a toujours été une préoccupation majeure de la société et du groupe.

La loi portant réforme des retraites du 9 novembre 2010 a introduit la notion de pénibilité.

Un décret du 7 Juillet 2011 précisait les modalités de mise en place de cette loi.

A la suite de l’ordonnance n°2017-1389 du 22 septembre 2017, les dispositifs relatifs à la pénibilité ont été modifiés, ainsi que le financement des comptes pénibilité et le périmètre concernant l’obligation de conclure un accord ou un plan d’action sur la prévention de la pénibilité pour les entreprises d’au moins 50 salariés, à compter du 1er janvier 2019.

Depuis cette date, conformément aux dispositions susvisées, toute entreprise d’au moins cinquante salariés et dont l’effectif exposé à certains facteurs de pénibilité est supérieur à 25 % de l’effectif total, est tenue de négocier un accord en faveur de la prévention des risques ou à défaut, de mettre en place un plan d’action.

La convention Collective nationale de la Chimie applicable à l’entreprise ne contient pas, à date, de dispositions relatives à ce sujet.

C’est dans ce contexte que la Direction a initié des négociations lors d’une première réunion avec les délégués syndicaux le 22 mai 2019.

Cette réunion a débouché sur l’analyse des risques de pénibilité et de premiers plans d’actions.

Apes les élections en Octobre 2019, la direction et les organisations syndicales ont la volonté de continuer cette démarche de prévention de la pénibilité. Une réunion fixée le 26 mars 2020.

Cette réunion, du fait de la situation sanitaire liée au COVID 19 est reportée au 16 Juin 2020. A cette date, le présent accord est exposé et commenté ainsi que les annexes présentant les plans d’actions par établissement, sous format Excel. Il est convenu de revoir et de compléter les actions spécifiques à chaque site pendant les réunions CCSCT en Juillet 2020. Les plans d’actions ont finalement été validés lors des réunions CCST de Novembre 2020.

Le présent accord est donc, comme convenu, soumis à la signature des délégués syndicaux le 23 Novembre 2020.

Article 1 : Définition des facteurs de risques

La pénibilité au travail est le fait d’être exposé au cours de son parcours professionnel à des risques professionnels liés à des contraintes physiques marquées, à un environnement physique agressif ou à certains rythmes de travail susceptibles de laisser des traces durables, identifiables et irréversibles sur la santé.

Les facteurs de risques professionnels, tels que mentionnés à l’article D4161-1 du code du travail sont les suivantes ;

Depuis le 1er janvier 2019, les facteurs de risques au nombre de six sont les suivants ;

  1. Travail de nuit

  2. Travail en équipes successives alternantes

  3. Travail répétitif

  4. Bruit

  5. Travail en milieu hyperbare

  6. Températures extrêmes

Pour chacun de ces facteurs, des seuils d’exposition chiffrés, associant une situation à une intensité et une durée minimale, sont fixés par l’article D 4163-2 du code du travail .

Au titre de l'environnement physique agressif ;

FACTEUR DE RISQUES PROFESSIONNELS
SEUIL

Action ou situation

Intensité minimale

Durée minimale
a) Activités exercées en milieu hyperbare définies à l'article R 4461-1 du Code du travail Interventions ou travaux 1 200 hectopascals 60 interventions
ou travaux par an
b) Températures extrêmes Température inférieure ou égale à 5 degrés Celsius ou au moins égale à 30 degrés Celsius 900 heures par an
c) Bruit mentionné à l'article R 4431-1 du Code du travail Niveau d'exposition au bruit rapporté à une période de référence de huit heures d'au moins 81 décibels (A) 600 heures par an
Exposition à un niveau de pression acoustique de crête au moins égal à 135 décibels (C) 120 fois par an

Au titre de certains rythmes de travail :


FACTEUR DE RISQUES PROFESSIONNELS

SEUIL

Action ou situation

Intensité minimale

Durée minimale
a) Travail de nuit dans les conditions fixées aux articles L. 3122-2 à L. 3122-5 du Code du travail Une heure de travail entre 24 heures et 5 heures 120 nuits par an
b) Travail en équipes successives alternantes Travail en équipes successives alternantes impliquant au minimum une heure de travail entre 24 heures et 5 heures 50 nuits par an
c) Travail répétitif caractérisé par la réalisation de travaux impliquant l'exécution de mouvements répétés, sollicitant tout ou partie du membre supérieur, à une fréquence élevée et sous cadence contrainte Temps de cycle inférieur ou égal à 30 secondes : 15 actions techniques ou plus 900 heures par an
Temps de cycle supérieur à 30 secondes, temps de cycle variable ou absence de temps de cycle : 30 actions techniques ou plus par minute

C’est sur cette base de ces seuils d’exposition que l’analyse des risques professionnels et de la pénibilité s’effectue.

Compte tenu de ces critères, la société Cerexagri est concernée directement par le risque lié au travail en équipes successives. Il n’en demeure pas moins que l’entreprise souhaite porter une attention particulière aux autres risques même si les seuils ne sont pas aujourd’hui dépassés.

Article 2 : Méthodologie d’analyse des situations d’exposition aux risques professionnels et à la pénibilité

Le premier diagnostic a été effectué conformément à la législation via l’inventaire des risques professionnels contenu dans le document unique d’évaluation, la fiche d’entreprise réalisée par le médecin du travail mais aussi à la déclaration annuelle dématérialisée relative à la traçabilité des expositions aux facteurs de pénibilité, permettant notamment d’alimenter les comptes pénibilité.

Lors de la réunion du 22 mai 2019 avec les délégués syndicaux portant sur la prévention de la pénibilité, l’analyse des situations de pénibilité identifiées a été présentée site par site par chaque Direction de site.

Les documents présentés contiennent pour chacune des usines les informations suivantes ;

  • Poste de travail

  • Risque exposition

  • Action de prévention envisagée

  • Priorité

Il a été convenu avec les partenaires sociaux à l’issue de cette réunion, de valider et compléter cette analyse en CHCST, ce qui a été fait sur chacun des sites en juin 2019.

Après les élections professionnelles du 28 octobre 2019, les CCSCT ont pris le relai dans l’analyse des situations de pénibilité.

Les plans d’actions ont été complétées par un budget et ont été validées lors des réunions CCST de Novembre 2020.

Article 3 : Mesures de prévention des risques professionnels

L’article D4162-3 du code du travail fixe les thèmes qui doivent être abordés dans le cadre du présent accord.

Au moins deux des thèmes suivants ;

  • La réduction des poly expositions aux facteurs mentionnés à l'article D 4161-1 du Code du travail ;

  • L'adaptation et l'aménagement du poste de travail ;

  • La réduction des expositions aux facteurs de risques professionnels mentionnés à l'article D 4161-1 du Code du travail ;

Au moins deux des thèmes ;

  • L'amélioration des conditions de travail,

  • Le développement des compétences et des qualifications,

  • L'aménagement des fins de carrière,

  • Le maintien en activité des salariés exposés.

Consciente de la nécessité de poursuivre les efforts qu’elle a accomplis jusqu’ici en matière de prévention des risques professionnels, la société a décidé de continuer à prendre de nouvelles mesures pour chacun des thèmes suivants ;

  1. Réduction aux facteurs de risques quel que soit le degré d’exposition

  2. Adaptation et aménagement des postes de travail soumis à des situations de pénibilité

  3. Amélioration des conditions de travail

  4. Aménagement des fins de carrière

1. Réduction des expositions aux facteurs de pénibilité.

Si beaucoup de salariés de la société sont concernés par le facteur pénibilité travail continu en équipes successives, la direction réaffirme son attention portée a d’autres facteurs de pénibilité en usine ne dépassant pas normalement les seuils tels que le bruit et l’exposition aux agents chimiques dangereux et être extrêmement vigilante sur ces sujets.

Mesures

La société s’engage à mettre en œuvre les mesures suivantes ;

  • Réaliser les métrologies pour contrôler l’intensité du bruit en 2021,

  • Réaliser régulièrement les métrologies pour contrôler l’exposition aux agents chimiques dangereux.

Objectifs de progression :

  • En fonction des résultats des analyses, réflexion avec la CSSCT sur les solutions et les plans d’actions possibles ( cf. ceux déjà identifiés en annexe sur chacun des sites dont changements de filtres, nettoyage, dépoussiérage, EPI adaptés,..)

  • Mise en œuvre du plan d’actions validé par la Direction en 2021,2022 et 2023.

Indicateurs :

  • Traçabilité des Métrologies réalisées communiquées aux CSSCT chaque année,

  • Actions réalisées en 2021, 2022 et 2023.

3. L’amélioration des conditions de travail.

Du fait de son activité, la société ne peut éliminer le facteur pénibilité lié au travail continu en équipes successives, ce qui implique notamment le travail de nuit même s’il ne dépasse pas les seuils légaux.

Néanmoins le travail de nuit peut être à l’origine de stress ou peut provoquer une situation de risque lié à un manque de concentration dû à la fatigue.

Mesures :

La société s’engage pour les salariés amenés à travailler la nuit à :

  • Remettre une documentation sur l’hygiène de vie à observer en cas de travail de nuit

  • Réaliser une formation sur les règles pratiques à connaitre en matière d’alimentation et de gestion de sommeil en relation avec le travail posté ou de nuit.

Objectifs de progression :

  • Formations organisées pour 80 % des salariés travaillant la nuit,

  • Remise de documentation à l’ensemble des salariés concernés.

Indicateurs :

  • Nombre des salariés formés en 2021 et 2022,

  • Nombre de salariés ayant été destinataires de la documentation sur l’hygiène de vie lié au travail de nuit.

2. Adaptation des postes de travail

Au-delà du critère pénibilité lié au travail en équipe successives, la direction a identifié d’autres situations de pénibilité et de risques dans les domaines suivants ;

  • Agents chimiques dangereux,

  • Bruit,

  • Port de charges,

  • Intervention en milieu confiné et position contrainte.

Il s’agit de mettre en place des actions ou des équipements adaptés de manière à réduire la pénibilité, le risque d’accident et d’améliorer l’ergonomie.

Mesures

Plusieurs actions ont été identifiées sur les postes de travail puis validées en CSSCT. Elles sont listées et chiffrées par site, dans les documents annexés à cet accord.

Annexe 1 : Le Canet

Annexe 2 : Mourenx

Annexe 3 : Bassens

Objectifs de progression :

  • Mettre en place des actions permettant de réduire les risques identifiés en 2020 après validation de la Direction,

  • La liste de ces actions n’étant pas ni exhaustive ni limitative, elle devra être examinée à chaque CSSCT en fonction des nécessités, puis validées par la Direction,

  • Poursuivre l’analyse en 2021, 2022 et 2023

  • Identifier les plans d’actions pour 2021, 2022 et 2023, les mettre en œuvre après validation par la Direction.

Indicateurs :

L’ensemble des actions ou équipements validés par la Direction mis en place pour chacun des sites en 2020, 2021, 2022 et 2023.

4. Aménagement des fins de carrière

Compte tenu du mode d’organisation en service continu caractéristique de notre industrie, il n’est pas possible de revenir sur le travail en équipes successives alternantes. Cependant, la société s’engage faciliter dans la mesure du possible un « dépostage ».

Mesures :

Communiquer en interne sur les postes disponibles en journée.

Objectifs de progression : 

La société s’engage :

  • à étudier les demandes de changement d’horaire pour les salariés en fin de carrière,

  • à recevoir le collaborateur demandeur en entretien,

  • et à faire des propositions de changement de poste si l’organisation le permet.

Indicateurs :

Entretiens réalisés vs demandes chaque année,

Nombre de postes en journée pourvus.

Article 4 : Suivi des mesures

La réalisation concrète des mesures mises en place dans le présent accord sera analysée par la CSSCT chaque fois que la commission se réunira.

L’analyse et le suivi porteront sur ;

  • l’état et l’avancement des mesures et actions mises en œuvres,

  • les indicateurs,

  • les difficultés rencontrées,

  • les solutions pour y faire face.

Article 5 : Durée de l’accord

Conformément à l’article L 4162-3 du code du travail, le présent accord est conclu pour une durée déterminée de 3 ans, à compter de sa date de signature.

Article 6 : Révision de l’accord

Chacune des parties signataires pourra demander la révision du présent accord, notamment si les dispositions légales, réglementaires ou conventionnelles dans le cadre desquelles il a été conclu venaient à être modifiées ou supprimées.

Conformément à l'article L 2261-7-1 du Code du travail, sont habilitées à engager la procédure de révision du présent accord, outre l'employeur :

  • Jusqu'à la fin du cycle électoral au cours duquel le présent accord a été conclu, une ou plusieurs organisations syndicales de salariés représentatives dans le champ d'application du présent accord, qu'elles soient signataires ou adhérentes de cet accord ;

  • A partir de l'issue de cette période, une ou plusieurs organisations syndicales de salariés représentatives dans le champ d'application du présent accord.

La demande de révision peut intervenir à tout moment, à l’initiative de l’une des parties signataires.

Elle doit être adressée par lettre recommandée avec accusé de réception à chaque signataire.

Article 7 : Dénonciation de l’accord

Le présent accord pourra être dénoncé à tout moment par l'une quelconque des parties signataires, sous réserve d'en aviser chaque signataire par lettre recommandée avec accusé de réception, avec un préavis de trois mois.

Au cours de ce préavis, une négociation devra être engagée à l'initiative de la partie la plus diligente, pour déterminer les éventuelles nouvelles dispositions applicables.

Le présent accord continuera à produire ses effets jusqu’à l’entrée en vigueur de l’accord qui lui est substitué ou à défaut jusqu’au terme des mandats en cours des membres du CSE.

La dénonciation doit donner lieu à dépôt dans les mêmes formes que l'accord lui-même.

Article 8: Dépôt légal

L’accord sera déposé via la plateforme « téléaccord » à la Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi, dans les conditions visées à l’article D. 2231-7 du Code du travail.

L’accord sera en outre déposé au greffe du Conseil de Prud’hommes de Cergy Pontoise en version papier.

Article 13 : information des salariés

La Société fournira un exemplaire du présent accord aux représentants du personnel au CSE conformément aux dispositions de l’article R 2262-2 du Code du travail.

La Direction mettra à disposition des salariés le présent accord.

Fait à Cergy, le 20 novembre 2020.

Source : DILA https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/acco-accords-dentreprise/

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