Accord d'entreprise "Un Accord portant sur le Droit à la Déconnexion" chez AUDENCIA (Siège)

Cet accord signé entre la direction de AUDENCIA et le syndicat CFDT le 2018-04-20 est le résultat de la négociation sur le droit à la déconnexion et les outils numériques.

Périmètre d'application de la convention signée entre l'entreprise et le syndicat CFDT

Numero : T04418002465
Date de signature : 2018-04-20
Nature : Accord
Raison sociale : AUDENCIA
Etablissement : 83474886500013 Siège

Droit à la déconnexion : les points clés de la négociation

La négociation s'est portée sur le thème Droit à la déconnexion et outils numériques

Conditions du dispositif droit à la déconnexion pour les salariés : le texte complet de l'accord du 2018-04-20

ACCORD D’ENTREPRISE

DANS LE CADRE DE LA QUALITE DE VIE AU TRAVAIL

- DROIT A LA DECONNEXION -

ENTRE :

AUDENCIA EESC (Etablissement d’Enseignement Supérieur Consulaire) représenté par Monsieur …, Directeur Général, agissant par délégation de Monsieur …, Président Directeur Général d’Audencia EESC, dont le siège social est situé 8 route de la Jonelière – BP 31222 - 44312 NANTES Cedex 3,

D'UNE PART

__________

ET :

Monsieur …, délégué syndical CFDT,

D'AUTRE PART

Il a été convenu et arrêté ce qui suit à l’issue de la négociation collective dans le cadre de la réunion qui a eu lieu le:

Préambule

Le développement continu des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication), notamment les Smartphones, PC portables, Tablettes, l’Internet, le Wifi permet une connexion permanente des individus.

La loi Travail du 8 août 2016 consacre un droit à la déconnexion des salariés.

Le présent accord a pour objet de consacrer le droit à la déconnexion et de réguler l’utilisation des outils numériques afin d’assurer le respect des temps de repos et congés des salariés de l’entreprise et également le respect de leur vie professionnelle et privée, conformément aux articles L. 2242-8 et L.3121-65 du Code du Travail.

Article 1. – Le principe du droit à la déconnexion

Les outils numériques, quels qu’ils soient, s’ils constituent une opportunité notamment en matière de développement et d’optimisation des nouvelles organisations de travail, ne doivent pas conduire à une confusion entre temps de travail et temps de repos. Le respect de la vie privée et le droit à la déconnexion sont considérés comme fondamentaux par l’entreprise.

Les temps de repos quotidiens et hebdomadaires doivent être respectés.

Les périodes de congés et de temps de repos sont réservées à la vie personnelle des salariés, durant lesquelles l’entreprise ne demande pas à ses salariés de se connecter, ni de travailler.

L’équilibre entre la vie personnelle et professionnelle est essentiel pour la bonne santé des salariés.

En conséquence, l’ensemble des salariés de l’entreprise se voit garantir un droit à la déconnexion permettant de concilier vie professionnelle et vie privée, en dehors des horaires de travail.

Article 2. - Champ d’application

Les dispositions qui suivent s’appliquent à l’ensemble des salariés de l’entreprise utilisant des outils téléphoniques et numériques dans le cadre de leur activité professionnelle. En l’espèce, ces dispositions s’appliquent à l’ensemble des salariés d’Audencia.

Le salarié en télétravail bénéficie également d’un droit à la déconnexion en dehors des horaires d’ouverture de l’entreprise.

Les outils numériques sont les suivants :

- les outils physiques : ordinateurs portables, tablettes, smartphones, téléphones portables…

- les outils dématérialisés : logiciels, connexions sans fil, messageries électroniques, portails Internet ou Intranet etc….

Article 3. - Modalités d’exercice du droit à la déconnexion

3.1. Principe : une utilisation raisonnée des outils numériques et téléphoniques

L’entreprise souhaite valoriser toutes les formes d’échanges entre les salariés. L’utilisation des outils numériques et téléphoniques ne doit pas être le seul vecteur d’échange et de communication dans l’entreprise.

Ainsi, l’entreprise encourage les salariés, lorsque cela est possible, à faire usage de modes de communication alternatifs (notamment, se déplacer dans le bureau de son interlocuteur) afin d’échanger directement, éviter l’émergence de situations d’isolement professionnel et la multiplication excessive des communications hors du temps de travail.

L’entreprise encourage les salariés à déterminer le mode de communication le plus adapté pour le sujet traité, et ne pas privilégier uniquement l’usage des outils numériques.

L’utilisation des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) mis à disposition des salariés doit respecter leur vie personnelle.

A cet égard, ils bénéficient d’un droit à déconnexion les soirs, les weekends et pendant leurs congés, ainsi que l’ensemble des périodes de suspension de leur contrat de travail, sauf circonstances exceptionnelles.

3.2. Les moyens de régulation

Pour tous les salariés :

Chaque salarié, quel que soit son poste et son niveau hiérarchique, veillera à se déconnecter du réseau de l’entreprise et à ne pas envoyer de courriels ou passer d’appels téléphoniques professionnels en dehors des heures habituelles de travail.

Dans ce contexte, le salarié n’a pas l’obligation, sauf cas urgents et n’ayant pu être anticipé, de répondre aux mails ou appels qu’il reçoit, en dehors de son temps de travail. Il est rappelé qu’en période de suspension de son contrat de travail, le salarié ne doit pas adresser ou répondre à des courriels ou appels téléphoniques professionnels, sauf cas urgents / exceptionnels.

Concernant l’utilisation des outils numériques :

Autant que faire se peut, le salarié rédacteur d’un courriel professionnel veillera à faire usage de la fonction d’envoi différé (cf procédure en annexe), notamment s’il est en déplacement dans un pays ayant un fuseau horaire différent.

En outre, l’envoi de courriers électroniques tardifs ne sera pas considéré par le salarié comme une incitation à répondre immédiatement, sauf en cas d’urgence particulière.

Le droit à la déconnexion consiste à éteindre et/ou désactiver les outils de communication mis à la disposition par l’entreprise, en dehors des heures habituelles de travail. Les salariés pourront même durant leurs temps de repos laisser ces outils au sein de la société.

Le salarié, préalablement à un départ en congés ou RTT ou toute autre absence prévisible, et dans la mesure du possible, veillera à mettre en place un courriel automatique comme suit : « Je suis indisponible du ….. au ….et ne peut répondre à votre courriel ; vous pouvez rediriger votre demande, si nécessaire, à …. service …. Votre interlocuteur ».

Il devra laisser le même message sur la messagerie de son mobile professionnel.

Le champ « objet » des courriers électroniques doit être explicit et permettre au destinataire d’identifier immédiatement et sans ambiguïté l’importance et la teneur du message (ainsi les objets « urgent », « rappel » ou « important » sans autres détails sont à proscrire).

Afin d’éviter que les messageries des salariés ne soient inutilement engorgées, chaque salarié s’engage à accorder le plus d’attention possible à déterminer les destinataires des courriels envoyés ; en évitant d’adresser des courriels « en copie » à des salariés de l’entreprise qui ne sont pas concernés par le sujet traité.

Le salarié qui estime ne pas pouvoir pleinement exercer son droit à la déconnexion devra en aviser l’employeur par tout moyen écrit afin que des solutions puissent être apportées. A ce titre, le salarié alertera en priorité son supérieur hiérarchique en lui explicitant les motifs concrets de son alerte. Un compte rendu faisant état de cette situation, de l’analyse qui en a été faite et des éventuelles mesures prises sera effectué.

3.3. Le rôle du supérieur hiérarchique

Compte tenu de leurs fonctions, les managers devront adopter une attitude exemplaire et conforme aux principes édictés précédemment.

Le responsable hiérarchique qui constatera des dérives ou une atteinte au droit à la déconnexion veillera à rappeler les consignes et se tournera vers les salariés concernés pour connaitre les éventuelles difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de ce droit à déconnexion. Il devra vérifier que chaque membre de son équipe bénéficie du droit à la déconnexion et respecte le droit des autres salariés.

3.4. Actions de formation / sensibilisation / accompagnement

Des actions de formations / sensibilisation / accompagnement aux outils numériques seront mises en place dans l’entreprise.

3.5. L’entretien annuel

Le salarié sera interrogé, lors de son entretien annuel, sur son exercice du droit à la déconnexion, afin de s’assurer que cet exercice lui permet une meilleure conciliation vie privée / vie professionnelle.

3.6. Le rôle des Ressources Humaines

Chaque salarié aura la possibilité de remonter les problèmes relatifs à ce droit dans le cadre des procédures de prévention des RPS (risques psycho-sociaux).

3.7. Le rôle des instances représentatives du personnel

Un point annuel sur le droit à la déconnexion sera fait auprès des instances représentatives du personnel.

Article 4. - Exception

En cas de circonstances particulières, nées de l’urgence des sujets traités, des exceptions au principe du droit à la déconnexion seront évidemment mises en œuvre.

Article 5 – Durée de l’accord

Le présent accord est conclu dans le cadre des dispositions du Code du Travail relatives aux accords collectifs, pour une durée indéterminée.

Article 6– Formalités de dépôt et Information du personnel

6.1. Formalités de dépôt

Un exemplaire du présent accord est remis à la délégation syndicale.

Conformément aux articles D 2231-2 et suivants du Code du Travail, le présent accord sera déposé à la DIRECCTE de Nantes.

Le dépôt prendra la forme de deux exemplaires transmis par écrit (dont un original) et un exemplaire sur support électronique. Un exemplaire sera également déposé par la Direction de l’entreprise au secrétariat greffe du conseil des prud’hommes de Nantes.

L’accord sera également communiqué aux représentants du personnel.

6.2. Information du personnel :

Les parties conviennent que le personnel sera informé par la publication du présent accord sur l’intranet du personnel.

Fait à Nantes,

Le

… …

Directeur Général Délégué Syndical

En 4 exemplaires originaux

(1 DIRECCTE, 1 Conseil des Prudhommes, 1 Direction Générale, 1 Délégué Syndical)

Source : DILA https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/acco-accords-dentreprise/

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