Accord d'entreprise "ACCORD DROIT A LA DECONNEXION" chez ETABLISSEMENTS JEAN GRANIOU (Siège)

Cet accord signé entre la direction de ETABLISSEMENTS JEAN GRANIOU et le syndicat CFDT et CFE-CGC le 2018-02-21 est le résultat de la négociation sur divers points.

Périmètre d'application de la convention signée entre l'entreprise et le syndicat CFDT et CFE-CGC

Numero : A00618004911
Date de signature : 2018-02-21
Nature : Accord
Raison sociale : ETABLISSEMENTS JEAN GRANIOU
Etablissement : 95880355300188 Siège

Autres points : les points clés de la négociation

La négociation s'est portée sur le thème Autres dispositions ACCORD ACTIVITE PARTIELLE DE LONGUE DUREE (2020-09-09)

Conditions du dispositif autres points pour les salariés : le texte complet de l'accord du 2018-02-21

ACCORD

SUR LE DROIT INDIVIDUEL A LA DECONNEXION

PREAMBULE

  1. Contexte légal :

Afin de mieux respecter les temps de repos et de congés mais aussi la vie personnelle et familiale des salariés, l'article 55 de la loi 2016-1088 du 8 août 2016 dite « loi Travail » a introduit un droit individuel à la déconnexion.

L’instauration de ce droit à la déconnexion vise à garantir l’effectivité du droit au repos ; cet enjeu est particulièrement fort, notamment pour les salariés ayant conclu une convention de forfait en jours sur l’année, utilisateurs fréquents des outils numériques.

Les signataires se sont donc réunis pour définir les dispositifs de régulation de l'utilisation des outils numériques, ainsi que les modalités d’exercice par les salariés de leur droit à la déconnexion en application de l’article L.2242-8,7° du Code du travail tel qu’issu de la loi n°2016-1088 du 8 août 2016.

Ils confirment ainsi l’importance d’un bon usage des outils informatiques en vue d’un nécessaire respect des temps de repos et de congé ainsi que de l’équilibre entre vie privée et familiale et vie professionnelle.

Il est précisé que cet Accord s’inscrit dans le cadre des dispositions issues de la charte VINCI Energies relative au bon usage des ressources informatiques, et notamment à son article 4.6 sur le droit individuel à la déconnexion.

  1. Information et consultation des IRP

Cet Accord a été élaboré après information du Comité d'Entreprise au titre de ses attributions de comité d'entreprise et information-consultation du CHSCT au titre de ses attributions de CHSCT, qui a rendu un avis favorable, le 21/02/2018.

IL A DONC ETE CONVENU CE QUI SUIT :

Article 1 - Définition du droit à la déconnexion

Le droit à la déconnexion peut être défini comme le droit du salarié de ne pas être connecté aux outils numériques professionnels et ne pas être contacté, y compris sur ses outils de communication personnels, pour un motif professionnel en dehors de son temps de travail habituel.

Les outils numériques visés sont :

  • les outils numériques physiques : ordinateurs, tablettes, téléphones portables, réseaux filaires, etc. ;

  • les outils numériques dématérialisés permettant d'être joint à distance : courriels, SMS, messagerie instantanée (Skype ou autre), logiciels, connexion wifi, internet/intranet, etc.

Le temps de travail habituel correspond aux horaires de travail du salarié durant lesquels il demeure à la disposition de la Société. En sont exclus les temps de repos quotidien et hebdomadaire, les temps de congés payés et autres congés exceptionnels ou non, les temps de jours fériés et de jours de repos, les temps d'absences autorisées, de quelque nature que ce soit (absence pour maladie, pour maternité, etc.).

Article 2 - Champs d’application

Ce droit à la déconnexion est instauré pour tous salariés de la Société.

Chaque salarié, quel que soit son niveau hiérarchique, veillera à appliquer les dispositions du présent Accord et au respect de ce droit individuel à la déconnexion par ses collaborateurs.

Article 3 - Mesures visant à lutter contre l'utilisation des outils numériques et de communication professionnels hors temps de travail

  • Aucun salarié n'est tenu de lire et répondre à des courriels, messages ou appels téléphoniques à caractère professionnel en dehors de ses horaires de travail, pendant ses congés payés, ses temps de repos et ses absences, sauf circonstances exceptionnelles justifiées notamment par la gravité, l’urgence et/ou l’importance du sujet en cause.

Par principe, l’urgence est caractérisée dès lors que l’intégrité des personnes et/ou des installations est engagée.

Pour garantir l'effectivité du droit à la déconnexion, l'envoi de courriels et messages professionnels ainsi que les appels téléphoniques professionnels sont à éviter le soir, le week-end, pendant les temps de repos et les congés. Seule une urgence peut être de nature à permettre une dérogation sur ce point.

Afin de garantir le droit à la déconnexion des salariés, en dehors de leur temps de travail, il est recommandé à chaque collaborateur de :

  • S’interroger sur le moment opportun pour envoyer un courriel, un SMS ou appeler un collaborateur sur son téléphone professionnel ;

  • Privilégier les envois différés lors de la rédaction d’un courriel le soir et le week-end ;

  • Préparer les courriels en mode « brouillon » ou hors connexion et les envoyer pendant les heures habituelles de travail ;

  • Ajouter en début de mail une mention du type « Mon mail n’appelle pas de réponse immédiate » ou « Ce mail n'appelle ni lecture ni réponse immédiate » ou « Si vous recevez ce message hors de votre temps de travail, vous n’êtes pas tenu de le lire et d’y répondre » de sorte à identifier l'urgence du message ;

  • Ne pas solliciter de réponse immédiate si ce n’est pas nécessaire ;

  • Programmer son téléphone pour qu'il soit en mode « nuit » ou « ne pas déranger », en dehors de son temps de travail ;

  • Laisser sur son lieu de travail son ordinateur portable et/ou téléphone portable professionnel le soir et/ou pendant les week-ends et/ou pendant les congés ;

  • En cas d’absence, paramétrer le « gestionnaire d’absence au bureau » sur la messagerie électronique et indiquer les coordonnées d’une personne à joindre en cas d’urgence ;

  • En cas d’absence, prévoir le transfert de ses courriels, de ses messages et de ses appels téléphoniques à un autre membre de la Société, avec son consentement exprès ;

Il est par ailleurs demandé aux managers (chefs d’entreprise et Resp. d’affaires) de :

  • S’assurer par leur exemplarité au respect du droit à la déconnexion ;

  • Inclure dans leur évaluation personnel un bilan des mails envoyés et reçus en dehors de horaires d’ouverture de la Société ;

  • Assurer le respect par ses salariés de cette obligation de déconnexion ;

  • Ne pas contacter leurs subordonnés en dehors de leurs temps habituels de travail, sauf urgence exceptionnelle avérée et justifiée ;

  • Ne pas contacter leurs subordonnés le soir, le week-end et pendant les temps de repos et de congés ;

  • Dans tous les cas, l’usage de la messagerie électronique ou du téléphone professionnel en dehors des horaires de travail doit être justifié par la gravité, l’urgence et/ou l’importance du sujet en cause ;

Article 4 - Mesures visant à favoriser la communication

Afin d’éviter une surcharge d’information, il est recommandé à tous les salariés de :

  • Limiter l’envoi de courriels, de messages instantanés ou d’appels téléphoniques au strict nécessaire ;

  • Privilégier le face à face ou la fonctionnalité d’appel aux longs échanges de courriels ;

  • Utiliser les modes de travail collaboratifs pour éviter l’affluence de courriels ;

  • S’interroger sur la pertinence de l’utilisation de la messagerie électronique professionnelle par rapport aux autres outils de communication disponibles ;

  • S’interroger sur la pertinence des destinataires du courriel ;

  • Utiliser avec modération les fonctions « CC » ou « Cci » de la messagerie électronique professionnelle ;

  • Utiliser avec modération la fonction « Répondre à tous » de la messagerie électronique professionnelle ;

  • S’interroger sur la pertinence des fichiers à joindre aux courriels ;

  • Indiquer un objet précis au courriel permettant au destinataire d’identifier immédiatement son contenu ;

  • Ajouter en début de mail une mention du type « Mon mail n’appelle pas de réponse immédiate » ou « Ce mail n'appelle ni lecture ni réponse immédiate » de sorte à identifier l'urgence du message ;

  • Ajouter une mention automatique dans la signature électronique de la messagerie précisant au destinataire du mail « Mon mail n’appelle pas de réponse immédiate » ou « Ce mail n'appelle ni lecture ni réponse immédiate » ou toute autre manière d'identifier l'urgence du message ;

  • Ne pas créer de sentiment d’urgence, se laisser et laisser aux collaborateurs le temps de répondre aux courriels ; 

  • Eviter d'utiliser successivement tous les moyens disponibles en cas de non-réponse ;

  • Veiller à la clarté, la neutralité et la concision de son courriel ;

  • Veiller au respect des règles élémentaires de politesse lors de l'envoi du courriel ;

  • Utiliser à bon escient les statuts de disponibilité proposés dans les différents outils ;

Afin d’éviter une surcharge cognitive, il est recommandé à tous les salariés de :

  • Ne pas activer les alertes sonores ou visuelles d'arrivée d'un nouveau courriel, message instantanée, SMS ou d'un appel téléphonique ;

  • Ne pas utiliser la messagerie électronique ou le téléphone portable lors des réunions de travail ;

Autres mesures destinées à favoriser la concentration :

  • Chaque salarié à la possibilité de se déconnecter des outils numériques mis à sa disposition pour réaliser un travail urgent et/ou important ;

Article 5 - Suivi de l'usage des outils numériques

Les mesures et engagements pris par la Société dans le présent Accord sont susceptibles d'évolution pour tenir compte des demandes et besoins des salariés.

A cette fin, la Société s'engage à :

  • Intégrer le droit à la déconnexion dans les EIM.

  • Etudier, à tout moment et sur demande du salarié, un bilan individuel de son utilisation des outils numériques et de communication professionnels. Lors de ce bilan, le salarié pourra être assisté par une personne de son choix.

Si les mesures de suivi font apparaître des risques pour la santé des salariés ou des difficultés, la Société s'engage à mettre en œuvre toutes les actions préventives et/ou correctives propres à faire cesser ce risque et lever ces difficultés.

Le suivi de l'usage des outils numériques fera l'objet d'une concertation annuelle entre la direction et les instances représentatives au titre de leurs attributions.

ARTICLE 6 - Sanctions en cas de non-respect de l’Accord

En cas de non-respect des mesures prévues par le présent Accord, la Société se réserve le droit d'appliquer toutes les sanctions appropriées et proportionnées à la nature des infractions constatées.

ARTICLE 7 - Suivi de l’Accord

Un suivi annuel des mesures prévues dans le présent Accord sera effectué avec les instances représentatives du personnel au titre de leurs attributions, une fois par an, dans les 6 mois suivant son échéance annuelle.

Ces mesures sont prises au regard de l’activité et du contexte actuel de la société. S’il s’avère que ces éléments évoluent d’une manière significative, les parties signataires se réuniront pour définir de nouvelles mesures plus pertinentes. Un avenant devra alors obligatoirement être déposé auprès de la DIRECCTE.

ARTICLE 8 - Durée et entrée en vigueur de l’accord

Le présent Accord est conclu pour une durée de 3 ans.

Il prendra effet à compter de la date de son dépôt à la DIRECCTE des Alpes-Maritimes.

ARTICLE 9 - Révision et dénonciation de l’accord

Le présent Accord pourra être révisé à tout moment pendant sa période d’application, selon les modalités et conditions légales en vigueurs.

Il pourra également être dénoncé d’un commun accord entre les parties signataires. La déclaration de dénonciation devra être notifiée à la DIRECCTE dans les 15 jours.

ARTICLE 10 - Publicité et dépôt de l’accord

Le présent accord sera déposé par la société en 2 exemplaires, dont un exemplaire papier et un exemplaire électronique, auprès de la DIRECCTE des Alpes-Maritimes.

Conformément aux dispositions légales en vigueurs, une version rendue anonyme du présent accord, ne comportant pas les noms et prénoms des négociateurs et des signataires, sera également déposé par la société auprès de la DIRECCTE, en même temps que l’accord.

Un exemplaire sera adressé au greffe du Conseil des Prud’hommes de Nice.

Une mention de cet accord figurera sur les tableaux d’affichage présents dans la société et une copie sera remise aux membres du CE.

Un exemplaire original est remis ce jour à l’organisation syndicale signataire.

Fait à Saint Laurent du Var, le 21/02/2018

Source : DILA https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/acco-accords-dentreprise/

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