Accord d'entreprise "Un Accord portant sur les mesures d'adaptation du fait de la pandémie" chez LACROIX SOFREL (Siège)

Cet accord signé entre la direction de LACROIX SOFREL et les représentants des salariés le 2020-03-23 est le résultat de la négociation sur divers points.

Périmètre d'application de la convention signée entre l'entreprise et les représentants des salariés

Numero : T03520005120
Date de signature : 2020-03-23
Nature : Accord
Raison sociale : LACROIX SOFREL
Etablissement : 40906581000023 Siège

Autres points : les points clés de la négociation

La négociation s'est portée sur le thème Autres dispositions

Conditions du dispositif autres points pour les salariés : le texte complet de l'accord du 2020-03-23

ACCORD PORTANT SUR LES MESURES D'ADAPTATION
DU FAIT DE LA PANDEMIE

Entre

La SOCIETE LACROIX Sofrel, société par actions simplifiée, dont le siège social est situé 2 rue du Plessis, 35770 VERN SUR SEICHE,

Représentée par , en sa qualité de Directeur Général et dûment habilité aux fins des présentes, 

Ci-après désignée « La Société, l’Entreprise»

Et

Les membres élus du Comité Social et Economique ayant pris leur décision à la majorité des membres présents lors de la réunion du 23/03/2020, dont le procès-verbal est annexé au présent accord, représentée par son secrétaire Madame , en application du mandat qu'elle a reçu à cet effet au cours de cette réunion,

Préambule :

Afin de limiter les conséquences de la crise sanitaire liée au virus Covid-19, le Groupe LACROIX et la Direction LACROIX Sofrel ont sollicité les membres du Comité Social et Economique (CSE) et ont réuni les élus en date du 20/03/20, et du 23/03/20 afin de déterminer les présentes mesures dérogatoires qui pourraient être mises en œuvre par l'Entreprise vis à vis des salariés afin de faire face à la fermeture de l’Entreprise.

Il s'agit au travers de ces différentes mesures de protéger les intérêts des salariés et ceux de l'Entreprise et de mettre tout en œuvre pour faire face aux conséquences économiques et sociales immédiates et à venir.

Dans un premier temps, la Direction s’est notamment référée aux recommandations données par le gouvernement en appliquant les mesures barrières en matière d'hygiène et de sécurité, d’interdiction de déplacements sur les zones à risque ou encore en limitant au mieux les situations de contact entre les salariés ou avec des personnes externes à l’entreprise. Les mesures de télétravail ont également été largement étendues et appliquées à chaque fois que possible.

Dans un second temps, face à la situation de propagation du virus Covid-19, le gouvernement a largement incité à la fermeture des activités définies comme non essentielles par des mesures de confinement de la population au niveau national avec pour conséquences un impact direct sur notre entreprise compte tenu de la fermeture corrélée des activités nos clients et de nos fournisseurs, auxquelles s’ajoutent les difficultés logistiques d’approvisionnement et une augmentation importante du taux d’absentéisme.

Face à cette situation inédite, l’entreprise a été contrainte d’envisager la fermeture partielle de son activité LACROIX Sofrel, et a pris l’initiative d’ouvrir une consultation avec les membres élus du CSE afin de mettre en place les solutions les plus adaptées et notamment de tout mettre en œuvre pour permettre une limitation des pertes de rémunérations, de maintenir les emplois futurs et de préserver la relation d’affaire avec ses clients.

Pour la détermination de ces mesures, l'Entreprise s'est notamment référée aux recommandations données par le gouvernement. En tout état de cause, l’entreprise souhaite mettre tout en œuvre afin de recourir le plus tardivement possible à la situation de chômage partiel.

Cet accord a pour objectifs de détailler les mesures prises :

En conséquence, il a été arrêté et convenu ce qui suit entre les parties :

CHAPITRE 1 - DISPOSITIONS GENERALES

Article 1- Champ d'application

Le présent accord s'applique à l'ensemble des salariés de la société LACROIX Sofrel.

Article 2 - Durée de l'accord

De par son objet, le présent accord est conclu pour une durée déterminée et limitée, il s’applique à compter du 25 mars 2020 et jusqu’au 31 juillet 2020.

Il est convenu entre les parties que les seuils de déclenchement des mesures, telles que prévues ci-après seront appréciés par quinzaines glissantes. La prorogation, l’aménagement ou l'arrêt de ces mesures se fera au regard de la situation constatée au plus tard 48 heures avant le terme de la deuxième semaine.

A titre d’exemple, pour la période du 1er avril 2020 au 15 avril 2020, la prorogation des mesures sera appréciée compte tenu de la situation au plus tard le 13 avril 2020

Article 3 - Révision et dénonciation de l'accord

Le présent accord pourra être révisé pendant la période d'application par voie d'avenant.

Le présent accord ne pourra être dénoncé que par l'ensemble des parties signataires et sous réserve de respecter les formalismes légalement prévus notamment en termes de notification.

CHAPITRE 2 - MESURES VISANT A FAIRE FACE A LA SITUATION AVANT RECOURS A LA MISE EN PLACE DU CHOMAGE PARTIEL 

Principe du dispositif :

Le dispositif retenu fait mention des mesures mises en place du fait d’une interruption partielle ou totale des activités compte tenu de la propagation du virus et afin de minimiser voire d’éviter le recours à la solution du chômage partiel.

Par ailleurs, le recours à la prise de congés payés pour l’ensemble des collaborateurs présente un caractère d’équité de traitement de la situation entre eux. Il évite également aux salariés non cadres une perte de rémunération qui résulterait de l’application des dispositifs du chômage partiel.

Dès lors, les mesures suivantes seront appliquées telles que ci-dessous :

Article 1 - Prise des congés payés et congés payés d’ancienneté

Au regard du nombre de jours de congés payés restant dans les compteurs après prise du congé principal, il est convenu entre les parties que les salariés devront prendre leurs congés payés à compter du 25 mars 2020 en respectant l’ordre suivant :

  • Apurement des compteurs de reliquats de congés payés et de congés payés d’ancienneté des périodes antérieures en priorité

  • Apurement des compteurs de congés payés et de congés payés d’ancienneté de la période en cours (période Juin 2019 - Mai 2020)

Par ailleurs, il est convenu :

  • Que l’entreprise procédera directement au positionnement des congés payés dans les compteurs en tenant compte des niveaux d’activité retenus au global

  • Qu’en fonction de l’évolution de la situation, l’entreprise se réserve la possibilité de modifier les périodes de congés payés qui ont déjà fait l’objet d’une demande acceptée sur la période d’avril à mai 2020.

  • Que toutes les demandes de congés payés anticipés (congés acquis en 2019-2020 et à prendre sur la période 2020-2021) seront accordées sous réserve que leurs prises interviennent durant la période au cours de laquelle l’entreprise fait face à cette absence d’activité.

Enfin, l'entreprise veillera, au respect de l'équité de traitement afin de ne pas pénaliser certains salariés par rapport à d'autres.

Article 2 – Apurement des compteurs temps

Les salariés titulaires de crédit de temps dans les différents compteurs de repos compensateur ou compteurs de récupération devront, à titre dérogatoire, utiliser ces jours acquis et ceci dans la limite des jours disponibles dans les compteurs.

Ces compteurs temps seront donc apurés avant le recours au chômage partiel pour les salariés concernés.

Article 3 - Prise des jours de réduction du temps de travail

Par dérogation aux dispositions conventionnelles applicables au sein de l’entreprise, les salariés bénéficiaires de jours de réduction du temps de travail (RTT) se verront imposer :

  • L’apurement des reliquats de jours de réduction du temps de travail qui résulteraient d’une période antérieure au 1er Janvier 2020.

  • La prise des jours de RTT acquis sur la période du 1er Janvier au 31 mars 2020 et qui n’auraient pas encore été consommés au 25 mars 2020 .

Article 4 - Articulation entre les différentes mesures et délai de prévenance

Il est convenu entre les parties que les différents dispositifs visés aux articles 1 à 3 se cumuleront, ceci en fonction de la situation personnelle des salariés concernés selon un ordre prédéterminé, à savoir :

  • Apurement des reliquats de congés payés et congés d’ancienneté des périodes précédentes

  • Apurement des jours de RTT de la période précédente

  • Prise des congés payés et congés payés d’ancienneté de la période en cours

  • Apurement des compteurs temps créditeurs

  • Prise des jours de RTT acquis sur la période du 1er janvier 2020 au 31 mars 2020

L’ensemble de la mise en œuvre de ces mesures s’applique à compter du 25 mars 2020 par dérogation expresse aux dispositions habituellement applicables.

CHAPITRE 3 – MESURES DE MAINTIEN PARTIEL DE L’ACTIVITE

Dans le cadre du plan de continuité de l’activité mis en œuvre par l’entreprise, il a été envisagé toutes les mesures permettant aux salariés de poursuivre leur activité alors même que l'Entreprise se trouverait soumise à des mesures de restriction de circulation de personnes et/ou de fermeture.

A ce titre, il a été décidé de recourir, à titre exceptionnel et de façon importante au télétravail à domicile afin d’assurer la continuité de l’activité de l’entreprise. Cette mesure a été accompagnée d’une communication interne (guide du télétravail, …)

Au fur et à mesure de la baisse d’activité, puis de la fermeture des sites de productions, le recours aux effectifs en télétravail devient de plus en plus limité.

Pour autant, afin d’assurer une continuité de service auprès de nos clients, de réaliser les tâches administratives et de gestion essentielles et surtout de préparer les conditions d’une reprise rapide et optimale, le recours au télétravail doit être maintenu avec discernement au sein des organisations.

A ce titre, les parties demandent à ce que chaque manager établisse au sein de ses équipes, le niveau d’activité qui est requis au global en faisant preuve d’équité, et prenant en compte les critères suivants :

  • Maintien en activité impossible ou non nécessaire dans la situation actuelle

  • Maintien en activité nécessaire mais de façon très limitée

  • Maintien en activité indispensable pour répondre à des situations immédiates d’urgence ou pour préparer la reprise d’activité.

Comme évoqué au chapitre 1, article 2 les niveaux d’activité partielle retenus pourront faire l’objet d’une révision à la hausse ou à la baisse par quinzaines glissantes et ce compte tenu de l’évolution de la situation.

L’application des mesures prises au chapitre 2 sera proportionnelle au niveaux d’activité partielle retenus au global.

CHAPITRE 4 – MESURE COMPLEMENTAIRE DE RECOURS AU CHOMAGE PARTIEL

Dans l'hypothèse où les mesures prises au chapitre 2 et 3 seraient insuffisantes pour faire face à la situation de pandémie du virus Covid-19, l’entreprise sera alors contrainte de solliciter auprès de l'Administration la mise en œuvre du dispositif d'Activité Partielle et ce compte tenu des circonstances à caractère exceptionnel (article R. 5122-1 du code du travail) de la situation.

Le cas où l’entreprise aurait recours au chômage partiel est à envisager avec une forte probabilité compte tenu de la baisse drastique de notre activité, des délais immuables à la remise en route de l’activité de nos clients et de notre propre activité, et du taux d’absentéisme de nos salariés.

Article 1 – Le dispositif d’application du chômage partiel

Dans le cadre de l’application du chômage partiel, les salariés :

  • resteront liés à l’entreprise par leur contrat de travail

  • subissent une perte de salaire imputable :

    • soit à la fermeture temporaire de l’entreprise (ou d’une partie de l’entreprise),

    • soit à la réduction de l’horaire de travail habituellement pratiqué

  • et bénéficient d’une indemnité compensatrice versée par l’employeur

    • égale à 70% de la rémunération brute pour les non cadres et cadres (soit environ 84% de la rémunération nette)

  • par ailleurs la convention collective de la métallurgie oblige à une compensation complémentaire de la rémunération des effectifs cadres jusqu’au maintien du salaire.

La rémunération brute retenue comprend, le salaire de base, la prime d’ancienneté, le versement des éléments variables de rémunération versés mensuellement.

Article 2 – Mesures d’accompagnement exceptionnelles

Afin que les mesures prises soient équitables, et dans un objectif d’assurer une reprise d’activité future la plus rapide possible, les parties conviennent de la mise en place d’un dispositif exceptionnel d’accompagnement.

Afin ne pas pénaliser les salariés non cadres et de leur garantir un niveau de salaire constant sur cette période de chômage partiel, les parties s’accordent sur le maintien de leur salaire à 100% en contrepartie de la mise en place d’un compteur de crédit d’heures.

Ainsi pour un complément de 30% de sa rémunération brute garantissant le maintien de son salaire, le salarié devra effectuer ultérieurement un nombre d’heure calculé au prorata. Ces heures seront affectées dans son compteur temps.

Exemple :

A titre d’illustration, pour une journée de 7 heures non travaillées le crédit d’heures sera de 2,10 heures.

L’intention de l’entreprise est de solder ces compteurs temps le plus rapidement possible dans le cadre de la reprise d’activité et ce conformément aux dispositions autorisées par le gouvernement dans les cas de hausses d’activité exceptionnelles.

L’utilisation de ces compteurs d’heures fera l’objet d’une discussion ultérieure entre les parties.

Compte tenu du caractère imprévisible de la reprise d’activité, il est d’ores et déjà convenu entre les parties que ces crédits d’heures devront faire l’objet d’un apurement sur une durée exceptionnelle de 12 mois reportable sur 12 mois supplémentaires par accord entre les parties.

Article 3 – Régularisation en cas de départ de l’entreprise

En cas de départ d’un salarié avant l’apurement de son crédit d’heures, une régularisation de sa rémunération pourra être effectuée pour compenser la valeur correspondant à ce crédit.

L’entreprise pratiquera une compensation avec les autres sommes restant dues au salarié au titre de la rupture du contrat de travail (salaire, indemnité de congés payés,…).

CHAPITRE 5 – INFORMATION AUX SALARIES

L’entreprise utilisera tous les moyens de communication à sa disposition pour informer le plus amont possible des évolutions des mesures prises et des perspectives de reprise d’activité.

CHAPITRE 6 — SUIVI DE L'ACCORD

Article 1— Suivi mensuel

Pendant la durée de l'accord, une réunion bi-mensuelle sera organisée avec les membres du CSE afin de les tenir informés de la situation par rapport aux mesures éventuellement prises et leur reconduction.

Article 2 — Bilan global

Un bilan sera fait aux membres du CSE sur les différentes mesures mises en œuvre sur la période de l’accord :

CHAPITRE 7 – DISPOSITIONS FINALES

Article 1 : dépôt de l’accord

Le présent accord donnera lieu à dépôt dans les conditions prévues aux articles L. 2231-6 et D. 2231-2 et suivants du Code du travail. Il sera déposé :

  • sur la plateforme de téléprocédure dénommée «Télé Accords » accompagné des pièces prévues à l’article D. 2231-7 du Code du travail ;

  • et en un exemplaire auprès du greffe du conseil de prud'hommes de Rennes.

Article 2 : publication de l’accord

Le présent accord fera l’objet d’une publication dans la base de données nationale visée à l’article L. 2231-5-1 du Code du travail dans une version ne comportant pas les noms et prénoms des négociateurs et des signataires.

Article 3 : esprit de l’accord

Les parties conviennent que les dispositions dérogatoires du présent accord s’inscrivent dans un tout global et indivisible plus favorable à l’application des stricts dispositions légales. A ce titre l’accord doit être considéré comme un ensemble harmonieux et équilibré, insusceptible de remise en cause individuelle / collective. Les parties conviennent donc de son application globale et entière.

Fait à Vern sur Seiche Le 23/03/2020

En 3 exemplaires originaux.

Pour la Société LACROIX Sofrel

Pour le Comité Social et Economique

Source : DILA https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/acco-accords-dentreprise/

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