Accord d'entreprise "UN ACCORD COLLECTIF D’ENTREPRISE RELATIF AU DROIT A LA DECONNEXION" chez HYPER SAINT AUNES (Siège)

Cet accord signé entre la direction de HYPER SAINT AUNES et le syndicat CGT et CFTC le 2019-12-06 est le résultat de la négociation sur le droit à la déconnexion et les outils numériques.

Périmètre d'application de la convention signée entre l'entreprise et le syndicat CGT et CFTC

Numero : T03419002828
Date de signature : 2019-12-06
Nature : Accord
Raison sociale : HYPER SAINT AUNES
Etablissement : 48039316400011 Siège

Droit à la déconnexion : les points clés de la négociation

La négociation s'est portée sur le thème Droit à la déconnexion et outils numériques

Conditions du dispositif droit à la déconnexion pour les salariés : le texte complet de l'accord du 2019-12-06

ACCORD COLLECTIF D’ENTREPRISE

RELATIF AU DROIT A LA DECONNEXION

ENTRE :

La société HYPER SAINT AUNES dont le siège social est situé Ecoparc Départemental – RN 113 – 34130 SAINT-AUNES, inscrite au registre du commerce de MONTPELLIER, sous le numéro B 480 393 164

Représentée par agissant en qualité de

D’UNE PART

, déléguée syndicale CFTC

, délégué syndical CGT

, déléguée syndicale CGC

D’AUTRE PART

PRÉAMBULE

Le développement des nouveaux outils de communication ont fait évoluer les modes d’organisation et de communication dans l’entreprise. Ils font aujourd’hui partie intégrante de notre environnement de travail et s’inscrivent dans un contexte de transformation digitale que connaît l’entreprise.

Ces nouvelles technologies de communication sont indispensables au bon fonctionnement de l'entreprise et doivent se concevoir comme des outils contribuant à l’efficacité opérationnelle. Elles permettent en effet de faciliter le travail des collaborateurs, en offrant une plus grande possibilité de flexibilité dans la réalisation du travail, en facilitant le partage de l’information et des données et en simplifiant la communication.

Les outils numériques sont une nécessité pour l’entreprise, sous réserve qu’ils n’aient pas pour objet ou pour effet d’empiéter sur le temps de repos ou sur la vie privée des salariés en raison d’une utilisation non contrôlée.

La bonne gestion et la maîtrise de ces technologies est ainsi indispensable en termes d’efficacité, de qualité des relations, mais aussi d’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle des salariés.

Le présent accord est conclu en application de l’article L.2242-17 7° du Code du travail relatif à la négociation sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et la qualité de vie au travail et plus précisément sur les modalités d’exercice par le salarié du droit à la déconnexion.

Le droit à la déconnexion suppose le respect de la vie personnelle et familiale des salariés et la mise en place d’une organisation du travail compatible avec cette exigence. De même, ce droit implique que chaque collaborateur se responsabilise lui-même à une utilisation raisonnée des moyens de communication professionnels.

Le présent accord a pour objet de consacrer le droit à la déconnexion et de réguler l’utilisation des outils numériques. Il fixe pour ce faire des modalités d’exercice du droit à la déconnexion et des principes de bon usage des outils numériques, de manière à favoriser un environnement de travail efficace et qualitatif.

L’accord repose donc sur trois grands axes :

  • Des mesures visant à réguler l’usage des outils numériques et de communication hors temps de travail ;

  • Des mesures visant à favoriser une meilleure communication pendant le temps de travail ;

  • La sensibilisation et la formation des collaborateurs.

IL A DONC ETE CONVENU CE QUI SUIT :

ARTICLE 1 – PRINCIPE DU DROIT A LA DECONNEXION

Le droit à la déconnexion peut être défini comme le droit pour le collaborateur de ne pas être connecté à ses outils numériques professionnels et de ne pas répondre aux sollicitations professionnelles en dehors de son temps de travail, et des périodes d’astreinte.

Les outils numériques professionnels sont des outils qui permettent de joindre le collaborateur à distance. Il peut s’agir d’outils numériques physiques, tels que les ordinateurs, les tablettes, les smartphones, ou dématérialisés, tels que les logiciels, les connexions sans fil, la messagerie électronique, internet/extranet.

Le droit à la déconnexion s’exerce donc en dehors des périodes de temps de travail habituel, périodes pendant lesquelles le collaborateur n’est pas à la disposition de l’employeur, à savoir, pendant les temps de repos quotidien et hebdomadaires, les temps de pause, les congés payés, les périodes de suspension du contrat (congés exceptionnels...) et les jours de repos.

Au titre de ce droit, et en dehors des cas exceptionnels (c’est-à-dire lors d’une situation ou d’un évènement important, inhabituel et imprévisible, ou encore lors des astreintes), il est demandé aux salariés de ne pas utiliser leur messagerie électronique ou autres outils de communication pendant les jours fériés non travaillés, les périodes de repos quotidien et hebdomadaire, de congés ou d'arrêts de travail, afin de garantir le respect de celles-ci.

Dans ce cadre, aucun salarié ne peut se voir reprocher de ne pas répondre à une sollicitation pendant ces périodes, sauf cas d’urgence définis ci-après.

ARTICLE 2 – MESURES VISANT A REGULER L’USAGE DES OUTILS NUMERIQUES ET DE COMMUNICATION HORS TEMPS DE TRAVAIL

Pour faire respecter l'organisation de cette déconnexion et pour que celle-ci soit efficace, elle nécessite :

  • l'implication de chacun

  • l'exemplarité de la part des managers et des dirigeants de l'entreprise, dans leur utilisation des outils numériques, essentielle pour promouvoir les bonnes pratiques.

La société HYPER SAINT AUNES souhaite instaurer des bonnes pratiques de déconnexion pour assurer le respect des temps de repos et absences de ses collaborateurs.

Ainsi, les collaborateurs ont interdiction d’envoyer des messages ou effectuer des appels téléphoniques professionnels en dehors des heures habituelles de travail, sauf en cas d’urgence ou importance exceptionnelle du sujet traité.

En effet, certaines circonstances exceptionnelles liées notamment à des situations d’urgence et/ou graves et/ou d’une importance particulière pour l’entreprise et/ou liées à une question d’hygiène et de sécurité sont de nature à nécessiter la mobilisation du collaborateur durant les plages de déconnexion. Dans ce cadre, en cas de déplacement ou d’appels en dehors des heures de travail, le collaborateur se verra appliqué les dispositions en vigueur dans l’entreprise.

De ce fait, il est rappelé à chaque collaborateur l’importance :

  • de s’interroger sur le moment opportun pour un appel téléphonique ou l’envoi d’un mail, ou de SMS afin de ne pas créer de sentiment d’urgence inapproprié ;

  • de ne pas solliciter de réponse immédiate si ce n’est pas nécessaire ;

  • de privilégier les envois différés lors de la rédaction d’un mail en dehors des horaires de travail habituels.

De plus, dans le but d’améliorer la gestion des absences, il est recommandé aux collaborateurs d’anticiper leurs congés, et plus généralement, leurs absences, en configurant leur message d’absence.

Les collaborateurs pourront, à titre d’illustration, configurer leur message d’absence en indiquant la personne à contacter en cas d’absence (nom, prénom, mail et coordonnées téléphoniques), ou prévoir un transfert de ses mails ou appels téléphoniques à un autre collaborateur de l’entreprise, avec son accord.

A l’occasion de l’entretien annuel, les différents aspects liés au respect du droit à la déconnexion pourront être évoqués lors de l’échange sur l’équilibre vie privée et vie professionnelle.

ARTICLE 3 – MESURES VISANT A FAVORISER UNE MEILLEURE COMMUNICATION PENDANT LE TEMPS DE TRAVAIL

La gestion individuelle des outils numériques par les collaborateurs peut parfois conduire à une sur-sollicitation pendant le temps de travail.

Chacun doit veiller à ce que l’usage des outils de communication, et en particulier l’usage de la messagerie électronique, ne se substitue pas au dialogue et aux échanges directs.

Ainsi, l’entreprise encourage les collaborateurs à favoriser l’échange direct, notamment lorsque le sujet est complexe, et plus généralement, à adapter le mode communication au message, de manière à éviter les interprétations et faciliter la bonne compréhension du message.

Les parties veilleront également à ce que l’usage des outils numériques ne deviennent pas un mode exclusif d’animation managériale et de transmission des consignes de travail.

Lors de l'utilisation de la messagerie électronique, les collaborateurs devront veiller :

  • à la pertinence des destinataires du courriel et à l'utilisation modérée des fonctions « Répondre à tous », « Copie » et « Copie cachée » ;

  • à la clarté, la neutralité et la concision de son courriel ;

  • au respect des règles élémentaires de politesse et d’éthique lors de l'envoi du courriel ;

  • à la pertinence et au volume des fichiers joints au courriel ;

  • à ne pas solliciter de réponse immédiate si ce n’est pas nécessaire ;

  • à privilégier dans la mesure du possible les envois différés lors de la rédaction d’un courriel en dehors des horaires de travail.

Il en sera de même en matière d’appels téléphoniques.

ARTICLE 4 – DEVELOPPER LE BON USAGE DES OUTILS NUMERIQUES

Article 4.1 – Actions de sensibilisation

Les parties conviennent de la nécessité de communiquer de façon régulière sur la thématique de la déconnexion de façon à entretenir la sensibilisation des collaborateurs.

Article 4.2 – Actions de formation

L'articulation entre la vie personnelle et la vie professionnelle constitue un des axes de la qualité de vie au travail, pour la motivation et la satisfaction au travail des personnes et pour leur équilibre personnel.

Pour ce faire, l’entreprise intégrera dans les formations de manager la sensibilisation au droit à la déconnexion, qui visera à informer des enjeux du droit à la déconnexion et les bonnes pratiques liés à l’utilisation des outils numériques.

Les actions de sensibilisation pourront être sous la forme de :

  • Mise à disposition d’un module d’e-learning aux fins de proposer aux salariés des méthodes efficientes d’utilisation des outils et logiciels, et de les sensibiliser au risque d’utilisation déviantes des outils numériques et de communication ;

  • Mise à disposition de « modes d’emplois » succincts des nouveaux outils numériques et des nouveaux logiciels afin de permettre une appropriation simple et aisée de ces outils numériques et de communication.

ARTICLE 5 – MODALITES PRATIQUES DE L’EXERCICE DU DROIT A LA DECONNEXION

Afin de mettre en œuvre les principes sus énoncés, les collaborateurs devront se conformer aux dispositifs suivants :

Article 5.1 – Utilisation de la messagerie

Les e-mails doivent exclusivement être envoyés pendant les heures habituelles de travail sur les outils numériques professionnels des collaborateurs et non personnels.

En dehors de ces heures habituelles, sauf cas de situations exceptionnelles, ou d’urgence définis ci-avant aucun e-mail ne devra être envoyé.

Article 5.2 - Message d'absence

Lorsqu'un salarié est amené à être absent pendant plus d’une semaine, il mettra en place un message automatique d'absence à l'attention des interlocuteurs internes et externes à l'entreprise, informant de son absence, sa durée, le nom et les coordonnées d’un interlocuteur à joindre si nécessaire, ainsi que la mention « Pas de connexion à ma messagerie durant mon absence ».

Article 5.3 - Echange sur l'évaluation et le suivi de la charge de travail

D'une manière générale, chaque salarié peut alerter son supérieur hiérarchique lorsqu'il rencontre des difficultés dans l'utilisation des outils numériques ou lorsqu'il est confronté à des situations d'usage anormal des outils numériques.

Ainsi, lors des entretiens annuels d’évaluation, chaque salarié, et notamment les cadres en forfait jours, sont invités à échanger avec leur hiérarchie sur l'utilisation des outils numériques au regard de l'évaluation et du suivi de la charge de travail afin de favoriser l'équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle. Le cas échéant, des mesures d'accompagnement peuvent être mises en œuvre aux fins de remédier aux difficultés ou dysfonctionnements rencontrés.

ARTICLE 6 – CHAMP D’APPLICATION

Conformément à l’organisation juridique de la société, le présent accord s’applique à l’ensemble des établissements de la société HYPER SAINT AUNES.

Le présent accord est applicable à l’ensemble des collaborateurs, pouvant être amené à utiliser ces outils numériques à titre professionnel, qu’ils soient en contrat à durée déterminée ou indéterminée, à l’heure ou en forfait jours sans condition de statuts, de classification ou d’ancienneté.

ARTICLE 7 – DATE DE PRISE D’EFFET – DUREE DE L’ACCORD

Le présent accord prend effet à compter de la date suivant l’exécution de la dernière action de publicité et de dépôt.

ARTICLE 8 – REVISION ET MODIFICATION DE L’ACCORD

Le présent accord est révisable dans les conditions réglementaires. Toute demande de révision sera notifiée par lettre recommandée avec accusé de réception ou remise contre décharge à chacune des parties signataires.

Au plus tard dans le délai de 3 mois à partir de la réception de cette lettre, les parties doivent s’être rencontrées en vue de la rédaction d’un nouveau texte. Le présent accord reste en vigueur jusqu’à la conclusion du nouvel accord.

ARTICLE 9 – DEPOT ET PUBLICITE

Conformément aux articles L.2231-6, L.2261-1 et 8, D.2231-2 à 8 du Code du Travail, le texte du présent accord sera déposé :

  • à la DIRECCTE, sur la plateforme de téléprocédure du ministère du travail.

  • au Greffe du Conseil de prud'hommes de Montpellier.

Un exemplaire original sera également établi pour chaque partie signataire.

Fait à Saint-Aunès, le 06 Décembre 2019

Pour la Société

Pour la délégation syndicale

CFTC

CGT

CGC

(pas de signature)

Source : DILA https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/acco-accords-dentreprise/

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