Accord d'entreprise "Accord n°23 Droit à la déconnexion" chez CHOMARAT TEXTILES INDUSTRIES (Siège)

Cet accord signé entre la direction de CHOMARAT TEXTILES INDUSTRIES et le syndicat CFE-CGC et CFDT le 2018-03-27 est le résultat de la négociation entre patronat et salariés.

Périmètre d'application de la convention signée entre l'entreprise et le syndicat CFE-CGC et CFDT

Numero : T00718000041
Date de signature : 2018-03-27
Nature : Accord
Raison sociale : CHOMARAT TEXTILES INDUSTRIES
Etablissement : 50160786500018 Siège

: les points clés de la négociation

La négociation s'est portée sur le thème Droit syndical, IRP, expression des salariés Accord sur une Base de Données Economiques et Sociales (2018-11-26) ACCORD D'ENTREPRISE N°30 RELATIF A LA MISE EN PLACE ET AU FONCTIONNEMENT DU CSE (2021-10-14)

Conditions du dispositif pour les salariés : le texte complet de l'accord du 2018-03-27

CHOMARAT TEXTILES INDUSTRIES

ACCORD D’ENTREPRISE N°23 SUR LE DROIT A LA DECONNEXION

SOMMAIRE

PREAMBULE

PARTIES A L’ACCORD

ARTICLE 1 – DEFINITIONS

ARTICLE 2 – CHAMP D’APPLICATION

ARTICLE 3 - LUTTE CONTRE LA SURCHARGE INFORMATIONNELLE LIEE A L’UTILISATION DE LA MESSAGERIE ELECTRONIQUE PROFESIONNELLE

ARTICLE 4 – LUTTE CONTRE LE STRESS LIE A L’UTILISATION DES OUTILS NUMERIQUES PROFESSIONNELS

ARTICLE 5 – SENSIBILISATION ET FORMATION A LA DECONNEXION

ARTICLE 6 – DROIT A LA DECONNEXION EN DEHORS DU TEMPS DE TRAVAIL

ARTICLE 7 – UTILISATION DU TELEPHONE EN DEHORS DU TEMPS DE TRAVAIL

ARTICLE 8 – DEMANDE D’ENTRETIEN

ARTICLE 9 – DATE D’EFFET

ARTICLE 10 – DUREE DE L’ACCORD

ARTICLE 11 - DENONCIATION

ARTICLE 12 – REVISION

ARTICLE 13 – INFORMATION DU CHSCT ET DU COMITE D’ENTREPRISE

ARTICLE 14 – INFORMATION DES SALARIES

ARTICLE 15 – DEPOT ET PUBLICITE

PREAMBULE

" Le développement des technologies d’information et de communication (TiC), s’il est mal maîtrisé ou régulé, peut avoir un impact sur la santé des salariés. Il peut notamment amplifier les facteurs à l’origine de risques psychosociaux (stress, épuisement professionnel, etc.). Parmi eux, la charge de travail et la surcharge informationnelle, le brouillage des frontières entre vie privée et vie professionnelle sont des risques associés à l’usage du numérique. " (extrait de l’étude d’impact de la loi Travail)

Aussi, l’article 55 de la loi n°2016-1088 du 8 août 2016 relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels impose que la négociation collective prenne en compte les contraintes que font peser sur les salariés les outils numériques qui sont mis à leur disposition par l’employeur (article L.2242-17, du code du travail).

L’instauration d’un droit à la déconnexion vise à garantir l’effectivité du droit au repos ; cet enjeu est particulièrement fort, notamment pour les salariés ayant conclu une convention de forfait en jours sur l’année, utilisateurs fréquents des outils numériques.

Aussi les parties ont-elles prévu la mise en place par l’entreprise de dispositifs facilitant le bon usage des outils numériques, en vue d’assurer le respect des temps de repos et de congé ainsi que l’équilibre entre vie personnelle et familiale et vie professionnelle.

Ainsi il a été convenu ce qui suit :

PARTIES A L’ACCORD

Le présent accord d’entreprise est conclu entre les soussignés :

La Société CHOMARAT Textiles Industries, dont le siège social est situé au 39 avenue de Chabannes – 07160 Le Cheylard

Représentée par

Ci-après désignée par « la société » ou par « l’entreprise » ou par « CTI »

d’une part

Le syndicat CFDT

Représenté par , délégué syndical,

Le syndicat CGT

Représenté par , délégué syndical,

Le syndicat CFE-CGC

Représenté par , délégué syndical,

Désignés par «  les syndicats »

d ‘autre part

ARTICLE 1 – DEFINITIONS

Droit à la déconnexion

Droit pour le salarié à ne pas être connecté à des outils numériques à des fins professionnelles en dehors de son temps de travail.

Outils numériques

Outils numériques physiques (ordinateurs, tablettes, téléphones portables, smartphones, réseaux filaires, etc.) ou dématérialisés (logiciels, connexion sans fil, messagerie électronique, etc.) qui permettent d’être joignable à distance.

Temps de travail

Horaires de travail du salarié durant lesquels il est à disposition de son employeur, comprenant les heures de travail normales du salarié et le cas échéant ses heures supplémentaires ou complémentaires, ou les journées travaillées pour les salariés en forfait jours, à l’exclusion des temps de repos quotidiens et hebdomadaires, des congés payés, des congés exceptionnels, des jours fériés, des jours de repos et des périodes de suspension du contrat de travail (arrêt maladie, accident du travail, congé maternité…).

ARTICLE 2 – CHAMP D’APPLICATION

Le présent accord s’applique à tout salarié de la société CHOMARAT Textiles Industries disposant d’outils numériques professionnels.

ARTICLE 3 – LUTTE CONTRE LA SURCHARGE INFORMATIONNELLE LIEE A L’UTILISATION DE LA MESSAGERIE ELECTRONIQUE PROFESSIONNELLE

Afin d’éviter la surcharge informationnelle, il est recommandé à chaque salarié disposant d’une messagerie électronique professionnelle de :

  • S’interroger sur la pertinence de l’utilisation de la messagerie électronique professionnelle par rapport aux autres outils de communication disponibles

  • S’interroger sur la pertinence du choix des destinataires des courriers électroniques professionnels

  • Utiliser avec modération les fonctions « CC » et « Cci »

  • Indiquer un objet précis permettant aux destinataires d’identifier immédiatement le contenu d’un courrier électronique

  • Ne pas consulter ou utiliser sa messagerie électronique professionnelle lors d'entretiens, en réunion ou en formation

ARTICLE 4 – LUTTE CONTRE LE STRESS LIE A L’UTILISATION DES OUTILS NUMERIQUES PROFESSIONNELS

Afin d’éviter le stress lié à l’utilisation des outils numériques professionnels, il est également recommandé à chaque salarié disposant d’une messagerie électronique de :

  • S’interroger sur le moment opportun pour envoyer un courrier électronique ou appeler un collègue ou collaborateur sur son téléphone professionnel (en référence aux horaires de travail de celui-ci)

  • Ne pas solliciter de réponse immédiate si ce n’est pas nécessaire

  • Utiliser le « gestionnaire d’absence au bureau » de la messagerie électronique et indiquer les coordonnées d’une personne alternative à joindre en cas de nécessité

  • Privilégier les envois de courriers électroniques différés quand ils sont rédigés en dehors des horaires de travail

ARTICLE 5 – SENSIBILISATION ET FORMATION A LA DECONNEXION

Des actions de sensibilisation et de formation à l’utilisation des outils numériques professionnels seront organisés à l’attention des managers et des salariés concernés volontaires, en vue de les informer sur les risques, les enjeux et les bonnes pratiques liés à l’utilisation des outils numériques professionnels.

ARTICLE 6 – DROIT A LA DECONNEXION EN DEHORS DU TEMPS DE TRAVAIL

S'il revient en priorité à l'encadrement et aux dirigeants la responsabilité de s'assurer du respect du droit à la déconnexion, chaque salarié doit avoir conscience de ses propres modalités d'utilisation des outils numériques de façon à éviter les excès.

Les périodes de repos quotidiens et hebdomadaires, de congés et de suspension du contrat de travail (maladie, …) doivent être respectées par l’ensemble des acteurs de la société.

Ainsi, hors cas justifié par la gravité, l’urgence ou l’importance du sujet en cause, le salarié ne pourra pas être contacté en dehors de son temps de travail ou d’astreinte. Un salarié ne sera pas sanctionné pour n’avoir pas répondu à un appel téléphonique, un courriel ou un SMS qui lui serait adressé en dehors de son temps de travail ou d’astreinte.

Il est donc, d’une part, demandé aux salariés de ne pas utiliser ou consulter leur messagerie électronique en dehors du temps de travail.

D’autre part, la société mettra en œuvre un blocage de l’envoi et de la réception des courriers depuis et vers les messageries électroniques professionnelles des salariés de la société.

Ce blocage sera activé chaque nuit (à partir de 20 heures et jusque 7 heures le lendemain), les week-ends (du vendredi 20 heures au lundi 7 heures) et pendant les périodes de congés payés de la société.

En cas de nécessité justifiée par ses missions, un salarié pourra demander à échapper à ces blocages. Il le fera en remplissant et signant un document spécifique, dans lequel il justifiera des raisons motivant sa demande (salarié par exemple dont les déplacements professionnels l’amènent à se déplacer dans des zones géographiques sujettes à des décalages horaires par rapport à la France).

Dans le cas où cette demande paraîtrait insuffisamment motivée, la direction de la société se réserve le droit de refuser d’y donner suite.

Un salarié ayant demandé à échapper à ces blocages pourra à tout moment changer d’avis et renoncer à sa demande. Le blocage de son compte sera alors activé selon les règles définies plus haut.

ARTICLE 7 – UTILISATION DU TELEPHONE EN DEHORS DU TEMPS DE TRAVAIL

Les salariés de la société s’abstiennent, dans la mesure du possible et sauf nécessité justifiée par la gravité, l’urgence ou l’importance du sujet en cause, de contacter leurs collègues, collaborateurs ou managers en dehors de leurs horaires de travail.

ARTICLE 8 – DEMANDE D’ENTRETIEN

Tout salarié qui pourrait rencontrer des difficultés à honorer sa mission en respectant le droit la déconnexion pourra demander un entretien avec son responsable hiérarchique afin de trouver une solution de rééquilibrage raisonnable de la charge de travail. Un accompagnement à une meilleure gestion du temps et des priorités pourrait alors être envisagé.

ARTICLE 9 – DATE D’EFFET

Le présent accord prend effet à compter de sa signature.

ARTICLE 10 – DURE DE L’ACCORD

Le présent accord est conclu pour une durée de trois ans.

ARTICLE 11 – DENONCIATION

Le présent accord peut être dénoncé en respectant un délai de 3 mois.

La dénonciation devra être notifiée aux autres signataires et donnera lieu à dépôt auprès des services du ministre chargé du travail.

Lorsque la dénonciation émane de l’employeur ou de la totalité des syndicats signataires, l’accord continuera de produire effet jusqu’à l’entrée en vigueur de l’accord qui lui est substitué ou, à défaut, pendant la durée d’un an à compter du dépôt de la dénonciation.

En cas de dénonciation de l’accord, il appartiendra à l’employeur, sur demande écrite d’une organisation syndicale, de négocier un nouvel accord. Pour ce faire, il devra convoquer les organisations syndicales dans les trois mois qui suivent la dénonciation.

Lorsque la dénonciation est le fait d’un seul syndicat signataire, l’accord reste en vigueur entre les autres parties signataires.

ARTICLE 12 – REVISION

Les dispositions du présent accord pourront être révisées notamment à l’occasion de la négociation prévue par les articles L. 2242-1 et suivants du code du travail.

ARTICLE 13 – INFORMATION DU CHSCT ET DU COMITE D’ENTREPRISE

Le Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail et le Comité d’entreprise ont été informés et consultés sur le contenu du présent accord avant sa conclusion.

Le Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail sera informé chaque année du fonctionnement du présent accord.

ARTICLE 14 – INFORMATION DES SALARIES

Le présent accord sera affiché dans l’entreprise suite à sa signature et sera ensuite tenu à la disposition des salariés qui pourront en prendre connaissance sur l’intranet de la Société.

ARTICLE 15 – DEPOT ET PUBLICITE

Le présent avenant est établi en 6 exemplaires originaux sur support papier signée des parties.

Un exemplaire original est remis à chacune des parties signataires.

Il sera, à la diligence de l’entreprise, déposé auprès de l’Unité Territoriale de la Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi à Privas.

Il sera, à la diligence de l’entreprise, déposé auprès du Secrétariat Greffe du Conseil de prud’hommes d’Annonay.

Fait au Cheylard, le

Pour les organisations syndicales Pour la Société

Délégué syndical CFDT Directeur des Ressources Humaines

Délégué syndical CGT

Délégué syndical CFE-CGC

Source : DILA https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/acco-accords-dentreprise/

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