Accord d'entreprise "Accord d'entreprise relatif au Droit d'Expression des Salariés" chez MILLIPORE (Siège)

Cet accord signé entre la direction de MILLIPORE et le syndicat CFDT et CFTC le 2019-11-18 est le résultat de la négociation sur l'exercice du droits syndical, les instances représentatives du personnel et l'expression des salariés.

Périmètre d'application de la convention signée entre l'entreprise et le syndicat CFDT et CFTC

Numero : T06719004135
Date de signature : 2019-11-18
Nature : Accord
Raison sociale : MILLIPORE SAS
Etablissement : 43469119200018 Siège

Droit syndical : les points clés de la négociation

La négociation s'est portée sur le thème Droit syndical, IRP, expression des salariés Accord annuel sur les salaires, les conditions de travail et la situation de l’emploi des salariés handicapés pour l’année 2020 (2020-02-11) Accord d'entreprise relatif aux Relations Sociales : mise en oeuvre du CSE et du CSE central (2019-10-29) Accord annuel sur les salaires, les conditions de travail et la situation de l’emploi des salariés handicapés pour l’année 2021 (2021-02-24) Avenant n°1 à l'accord d'entreprise relatif aux Relations Sociales et à la mise en oeuvre du CSE et du CSE central (2021-05-31)

Conditions du dispositif droit syndical pour les salariés : le texte complet de l'accord du 2019-11-18

Accord d’Entreprise relatif au Droit d’Expression des Salariés

Référence 2019 – 10

Conclu entre :

MILLIPORE S.A.S., société par actions simplifiée au capital de 14.168.650 Euros, dont le siège social est à Molsheim (CS 49222, 67129 MOLSHEIM Cedex), 39 route industrielle de la Hardt, immatriculée au registre du commerce et des sociétés de Saverne sous le n°434691192, représentée par :

Monsieur ____ en sa qualité de Président de Millipore SAS

Et les organisations syndicales suivantes :

La CFTC, représentée par ses délégués syndicaux ___, tous trois dument habilités aux présentes ;

La CFDT, représentée par ses délégués syndicaux ___, tous trois dument habilités aux présentes ;

Préambule

Le présent accord s’inscrit dans le cadre des articles L.2281-1 et suivants du Code du travail et s’applique à l’ensemble des salariés de la société Millipore S.A.S. Il fait suite à un précédent accord, signé en date du 19 décembre 2018 (Référence 2018-06) et portant sur le même objet, ayant permis d’expérimenter la digitalisation du dispositif utilisé pour favoriser l’expression des salariés.

Conformément aux mentions du précédent accord, les Partenaires Sociaux se sont réunis à l’échéance de la campagne 2019 afin de tirer un bilan de cette expérience et déterminer les évolutions adéquates au système en conséquence.

La nette amélioration que la digitalisation a apporté au droit d’expression des salariés amène les Partenaires sociaux à conclure la reconduction de ce dispositif pour les prochaines années, tout en permettant aux équipes de production de bénéficier d’une opportunité supplémentaire d’échange avec leurs responsables.

La Direction veillera par ailleurs à poursuivre ses efforts de communication tant pour l’exercice en tant que tel, que pour les évolutions mentionnées.

Au terme des réunions tenues les 15 et 29 octobre 2019, un accord entre les partenaires sociaux a été conclu, objet des présentes.

Article 1 – Objet de l’accord

Article 1.1 – Principe

Le droit d’expression directe et collective, mis en avant par le présent accord, s’applique au contenu, aux conditions d’exercice et d’organisation du travail au sein de la société et s’organise au sein de chaque unité de travail.

L’unité de travail est définie comme l’ensemble élémentaire de salariés qui se trouvent dans une même situation de travail et placés sous l’autorité d’un même encadrement de proximité. Pour les ateliers de production, l’unité de travail s’entend de l’unité du Superviseur de Production ou son équivalent.

L’objectif du droit d’expression est de communiquer les points d’amélioration des conditions de travail, de l’organisation des activités et de la qualité de la production dans l’unité de travail et dans l’entreprise. C’est pourquoi les questions doivent, par principe, porter sur des thèmes essentiels tels que l’organisation du travail, l’encadrement, la qualité de vie au travail, l’amélioration continue, l’hygiène et la sécurité, …

Ce droit est exercé en complément :

  1. Des missions des représentants du personnel. Ce droit d’expression est cependant exclu pour les questions se rapportant au contrat de travail, aux classifications ainsi qu’aux rémunérations et situations individuelles.

  2. Des divers dispositifs de communications et d’échanges qui existent déjà dans le cadre du fonctionnement normal des activités (réunions de services, entretien individuels, communication d’entreprise, enquête d’engagement des salariés, ...) et qui permettent aux salariés d’échanger entre eux ainsi qu’avec leur hiérarchie ou avec le service Ressources Humaines. Les salariés sont encouragés à recourir à ces modes traditionnels d’expression, surtout pour ce qui relève des thématiques internes de l’unité de travail, auxquels l’encadrement de proximité peut répondre.

En ce sens, les dispositions du présent accord n’entendent pas se substituer aux modes de communication précités, mais tendent à les renforcer en cas de besoin.

Les opinions librement exprimées par les salariés dans les conditions fixées au présent accord et sous réserve du respect du droit des personnes et de la courtoisie élémentaire, ne peuvent motiver une sanction ou un licenciement dès lors qu’ils ne comportent aucune malveillance à l’égard des personnes.

Ces dispositions s’appliquent sans distinction du rang hiérarchique des salariés.

Article 1.2 – Mise en œuvre de la digitalisation

La Direction et les Partenaires Sociaux conviennent de poursuivre la digitalisation de l’expression des salariés au terme d’une expérience concluante en 2019, ayant démontré l’efficience du processus de réponse. La digitalisation a, en effet, permis une collecte des réponses en temps réel, avec un traitement administratif allégé. Les principes de l’outil digital ainsi que le calendrier sont précisés en annexe II du présent accord.

Le processus digital d’expression des salariés, qui s’applique selon une périodicité annuelle et qui suit une procédure détaillée, a été effectif dès la campagne 2019, pour une collecte des questions à partir d’avril 2019, pour l’ensemble des collaborateurs, à l’exclusion du personnel de production ; ceci afin de préserver la relation managériale de proximité, et du faible nombre d’ordinateurs disponibles en production. Les collaborateurs concernés suivront le calendrier annuel disponible en annexe I, étant précisé que les Partenaires Sociaux ont convenu de permettre au personnel de production d’accéder également à la plateforme digitale.

En conséquence, les dispositions des articles 2 et 3 ne concerneront que les seuls collaborateurs travaillant en production lors du lancement de chaque nouvelle campagne.

Article 2 – Crédit d’heures annuel

Chaque salarié bénéficie d’un crédit d’heures de 1h30’ sur l’année, que le salarié soit à temps complet ou à temps partiel, qu’il soit en contrat à durée déterminée ou indéterminée.

Ce crédit d’heures est un crédit annuel préfix, il ne peut être reporté d’une année sur l’autre en cas de non utilisation.

Ce crédit d’heure est considéré comme du temps de travail effectif ; il est utilisé en une seule fois et non fractionnable.

Article 3 – Organisation du droit d’expression

Article 3.1 – Désignations et rôles

Sous la supervision des responsables hiérarchiques, chaque unité de travail désigne avant la réunion un animateur et un rapporteur, ces responsabilités peuvent cependant être exercées par la même personne.

L’animateur est, avant la tenue de la réunion, chargé de la collecte des questions, propositions et avis de chaque membre du groupe. Le cas échéant, il assure l’anonymat des auteurs et restitue les questions lors de la réunion. A cet effet, il dispose d’un crédit d’heures de 1h sur l’année.

Le rapporteur est chargé de compléter la fiche de suivi établie à cet effet, en assurant la juste retranscription de la réunion. Il dispose d’un crédit de 30 minutes sur l’année, sauf en cas de carence du groupe d’expression. Le rapporteur a également pour mission de retranscrire les questions et les réponses apportées dans la plateforme digitale.

Les crédits d’heures ainsi attribués sont des crédits annuels préfix et ne peuvent être reportés d’une année sur l’autre en cas de non-utilisation.

Article 3.2 – Collecte des questions et avis du groupe

Pendant une période maximale de deux semaines avant la tenue de la réunion, l’animateur aura en charge la collecte des questions et avis.

Lors de la réunion, si aucun salarié n’est présent ou si aucune question, proposition ou avis ne sont émis, l’animateur rédige et signe un procès-verbal de carence. La réunion est ensuite close.

En cas de collecte de question ou d’avis, la réunion se tient selon le calendrier fixé en annexe du présent accord.

Article 3.3 – Réunion d’expression

La participation à la réunion d’expression est facultative. Les salariés n’y assistant pas restent à leur poste de travail. Il est précisé que, pour assurer leur droit d’expression, les équipes de production pourront librement choisir d’utiliser l’outil digital ou de participer aux réunions d’expression.

Chaque salarié, membre de l’unité de travail peut assister librement à la réunion de travail et poser librement toute question, faire connaitre son point de vue, ses avis et propositions, dont l’objet correspond à l’exercice du droit d’expression.

Le responsable hiérarchique direct (ou son représentant en cas d’indisponibilité) de l’unité de travail assiste à chaque réunion et répond aux questions de manière directe aussi souvent qu’il est possible.

Le rapporteur établit le compte rendu sur la fiche de suivi en retraçant également les propositions du groupe et les questions restées en suspens à la fin de la réunion. Il s’assure également de retranscrire les questions et les réponses dans l’outil digital.

Pour les questions restées en suspens, il sera demandé aux responsables des services concernés d’y apporter des éléments de réponses à travers la plateforme digitale.

Afin de garantir un bon déroulement des réunions, ces dernières ne devraient pas se tenir avec plus d’une vingtaine de participants.

Article 3.4 – Réponses aux questions

Les questions relevant exclusivement de la vie interne du département ou de l’organisation, auxquelles le responsable du service peut apporter une réponse précise et immédiate, ne font pas l’objet d’une consolidation globale. Dans les 7 jours suivant la réunion de l’unité de travail ou du département, l’animateur, le rapporteur et le responsable se réunissent afin d’apporter les réponses aux questions internes, en veillant à la pertinence de celles-ci (par exemple, en précisant les notions de délais de réalisation ou de responsable projet). Ces réponses sont ensuite affichées au sein de l’organisation dans les 15 jours.

Concernant les questions relevant de tous les autres sujets, celles-ci sont rapportées dans l’outil digital et attribuées aux interlocuteurs concernés, qui apporteront des réponses précises et pertinentes. Un comité de relecture global sera constitué afin de s’assurer que les critères de réponses soient satisfaits, à savoir : la précision, la motivation, l’engagement, le responsable et le délai. Le comité de relecture sera constitué de représentants de la Direction, et de 2 représentants du personnel désignés par le Comité Social et Economique d’établissement (CSE).

Les réponses sont ensuite transmises à chaque responsable de service, communiquées et affichées au plus tard le 31 juillet et pour une durée de 3 mois minimum au sein de chaque unité de travail puis archivées selon un format permettant une consultation par tous.

Ces réponses restent également accessibles dans l’outil digital pour une durée de 3 ans.

L’ensemble des réponses est communiqué :

  • au secrétaire du CSE

  • aux délégués syndicaux

Article 3.5 – Période de tenue des réunions relatives au droit d’expression

Le processus des réunions relatives au droit d’expression relève d’un calendrier produit en annexe du présent accord.

Les réunions relatives à la tenue du droit d’expression sont réalisées selon le calendrier fourni en annexe au présent accord.

Article 4 – Suivi de l’accord et règlement des litiges

Les parties au présent accord conviennent, au terme de l’accord, de réaliser un bilan de l’accord et de son application.

Les parties au présent accord conviennent de se rencontrer chaque fois que cela est nécessaire pour régler d’éventuelles questions liées à l’application et à l’interprétation des dispositions convenues ci-dessus.

Les représentants de chacune des parties signataires conviennent de se rencontrer à la requête de la partie la plus diligente, dans les 15 jours suivant la demande pour étudier et tenter de régler tout différend d’ordre individuel ou collectif né de l’application du présent accord.

La demande de réunion consigne l’exposé précis du différend.

La position retenue en fin de réunion fait l’objet d’un procès-verbal rédigé par la Direction, ce document étant remis à chacune des parties signataires.

Si cela devait être nécessaire et après acceptation formelle des signataires, une seconde réunion pourra être organisée dans les 8 jours suivant la première réunion.

Article 5 – Durée de l’accord

Le présent accord s’appliquera, à compter de sa signature, pour une durée de trois années, soit pour les campagnes 2020, 2021 et 2022. Il cessera de plein droit à l’échéance de son terme. A cette date, il ne continuera pas de produire ses effets comme un accord à durée indéterminée.

Le présent accord pourra être révisé à tout moment pendant sa période d’application par accord entre les parties.

Toute modification fera l’objet d’un avenant dans les conditions et délais prévus par la loi.

Article 6 – Dispositions finales

Conformément aux articles L.2231-5 et L.2231-5-1 du Code du travail, cet accord fera l’objet d’une notification à chaque organisation syndicale de salarié représentative et sera déposé au terme du délai de 8 jours suivant cette notification sur la plateforme de téléprocédure du Ministère du Travail (www.teleaccords.travail-emploi.gouv.fr). Ce dépôt comprend une version de l’accord signé par les parties, ainsi qu’une version en format .docx dans laquelle les noms, prénoms, paraphes et signatures des personnes physiques seront supprimées. Sauf éléments portant atteinte aux intérêts stratégiques de l’entreprise, ou accord d’occultation d’une partie de l’accord, cette dernière version sera publiée dans son entièreté.

Un exemplaire original signé sera déposé en version papier au Greffe du Conseil des Prud’hommes de Saverne par l’entreprise conformément aux dispositions de l’article D.2231-2 du Code du Travail.

A Molsheim, le 18 novembre 2019

___

Président

Millipore SAS

Pour la CFTC

___

Pour la CFTC

___

Pour la CFTC

___

Pour la CFDT

___

Pour la CFDT

___

Pour la CFDT

___

ANNEXE I

Calendrier du processus d’expression des salariés en Production

01 – 15 Mars Le manager fixe et communique les dates et lieu de réunion pour l’expression des salariés – L’animateur et le rapporteur sont désignés par les salariés
16 – 31 Mars Collecte des questions par le rapporteur
01 – 21 Avril Tenue des réunions d’expression des salariés – Dans les 7 jours suivant la réunion, l’animateur, le rapporteur et le manager se réunissent pour répondre aux questions internes du département et procèdent à l’affichage. Saisie sur l’outil digital des questions transverses par le rapporteur.
22 – 30 Avril Transmission des questions transverses aux interlocuteurs concernés
01 – 31 Mai Temps alloué pour répondre aux questions posées sur l’outil digital
01 – 30 Juin Comité de relecture composé de représentants de la Direction et de deux représentants syndicaux
01 – 31 Juillet Transmission des documents consolidés aux Représentants du personnel et diffusion des réponses. L’affichage sera d’une durée minimale de 3 mois.

ANNEXE II

Principes de la digitalisation et calendrier

Calendrier

16 mars – 21 avril Collecte des questions sur l’outil digital
22 – 30 Avril Transmission des questions transverses aux interlocuteurs concernés
01 – 31 Mai Temps alloué pour répondre aux questions transverses
01 – 30 Juin Comité de relecture composé de représentants de la Direction et de deux représentants syndicaux
01 – 31 Juillet Transmission des documents consolidés aux Représentants du personnel et diffusion des réponses. L’affichage sera d’une durée minimale de 3 mois.
Source : DILA https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/acco-accords-dentreprise/

Un problème sur une page ? contactez-nous : contact@droits-salaries.com