Accord d'entreprise "UN ACCORD RELATIF A L'APLD" chez

Cet accord signé entre la direction de et les représentants des salariés le 2022-12-16 est le résultat de la négociation sur le temps-partiel, divers points.

Périmètre d'application de la convention signée entre l'entreprise et les représentants des salariés

Numero : T03822012106
Date de signature : 2022-12-16
Nature : Accord
Raison sociale : VULPI'PLAST
Etablissement : 77963096100034

Autres points : les points clés de la négociation

La négociation s'est portée sur les thèmes suivants

Conditions du dispositif autres points pour les salariés : le texte complet de l'accord du 2022-12-16

ACCORD D’ENTREPRISE RELATIF A

L’ACTIVITE PARTIELLE DE LONGUE DUREE (APLD)

ENTRE LES SOUSSIGNES :

La Société VULPI PLAST, Société par Actions Simplifiée au capital de 160 000 €, dont le siège social est situé Z.A. Les Quatre Vies – Route des Quatre Vies – 38290 FRONTONAS, enregistrée au RCS de Bourgoin Jallieu sous le numéro 779 630 961, dont le numéro SIRET est le 779 630 961 000 34, représentée au contrat par Monsieur agissant en qualité de Président et ayant tous pouvoirs à cet effet,

Ci-après dénommée « la Société »,

D’UNE PART,

ET

Mr, en tant qu’élu(e) titulaire au CSE

D’AUTRE PART,

Il a été convenu ce qui suit :

PREAMBULE

Le dispositif d’activité partielle de longue durée (APLD), qui résulte notamment de la loi n°2020-734 du 17 juin 2020, du décret n°2020-926 du 28 juillet 2020 et du décret n°2022-508 du 8 avril 2022, offre la possibilité à une entreprise, confrontée à une réduction durable de son activité, de diminuer l’horaire de travail de ses salariés et de recevoir, pour les heures non travaillées, une allocation en contrepartie d’engagements notamment en matière de maintien en emploi.

Compte tenu de la situation économique actuelle de la Société ainsi que par les perspectives d’activité élaborées à ce jour, lesquelles sont décrites dans le diagnostic figurant ci-après, le recours à ce dispositif est rendu nécessaire.

C’est dans ce cadre que s’inscrit la négociation du présent accord, accord qui vise à encadrer le recours au dispositif d’APLD au sein de la Société.

DIAGNOSTIC DE LA SITUATION ECONOMIQUE

La société VULPIPLAST est spécialisée dans l’injection plastique pour des grands donneurs d’ordre, historiquement dans le secteur de l’industrie automobile. Au côté de nos clients équipementiers, la structure coconçoit et réalise des pièces et produits plastiques destinés à tous types d’applications automobiles : raccords hydrauliques, raccords d’air, enjoliveur de sièges, boitiers de vitesse, etc…

La société VULPIPLAST intervient en second ou troisième rang et par conséquent dépend fortement de l’activité de ses clients directs.

Les cinq premiers clients représentent 80 % du chiffre d’affaires au 30/09/2022. 54% du chiffre d’affaires est lié à l’industrie automobile.

Evolution de l’activité depuis 2019 :

Le tableau ci-dessous montre l’évolution du chiffre d’affaires « injection plastique » depuis l’exercice 2019. La société VULPIPLAST a vu son niveau d’activité décroître les 3 dernières années, après la forte diminution au cours de l’année 2020, année du COVID-19. Aujourd’hui, la structure subit de plein fouet la crise du secteur automobile avec la pénurie des semi-conducteurs, la hausse des prix « matières premières » qu’il est difficile de répercuter intégralement à nos clients et enfin la hausse des coûts de l’énergie (particulièrement l’électricité).

La hausse du coût de l’énergie :

En effet, la hausse du coût de l’énergie a un impact direct sur la rentabilité de la structure car l’ensemble du parc des presses à injecter fonctionne à l’électricité.

Le tableau suivant montre l’impact sur l’exercice 2022 (du mois de janvier à octobre) de la hausse du prix de l’électricité :

La hausse contenue sur l’exercice grâce à la signature d’un contrat pluriannuel (2022-2024) avec EDF nous a permis d’atténuer au maximum les hausses de tarif. Malgré tout, le surcoût lié à l’énergie représente déjà pour les dix premiers mois de l’exercice 25.6 % du résultat net de l’exercice précédent.

Par ailleurs, le gouvernement a prévu des délestages d’électricité au cours du premier trimestre 2023 suite aux problèmes d’approvisionnement d’énergie et à la maintenance des centrales nucléaires. Les coupures envisagées vont être fortement dommageables à notre production dans la mesure où l’ensemble des presses fonctionne à l’électricité. Une coupure d’électricité provoque à un arrêt des presses de plus de 6 heures ; heures de nettoyage des moules et presses suite à l’arrêt brutal de ces dernières, démontage des moules puis remontage, mise en chauffe et redémarrage des presses avec des essais pour la conformité des pièces. Durant cette période une partie du personnel ne pourra pas travailler et sera placée sous l’article R 5122 du code du travail (« l'employeur peut placer ses salariés en position d'activité partielle lorsque l'entreprise est contrainte de réduire ou de suspendre temporairement son activité pour des difficultés d'approvisionnement en matières premières ou en énergie »).

La hausse du coût des matières premières :

Parallèlement à cette hausse du coût de l’énergie, la hausse du coût des matières premières vient amplifier le poids des charges à supporter. En effet, selon l’enquête mensuelle du baromètre des matières plastiques de Polyvia, le prix est toujours très élevé pour les polymères techniques. Aujourd’hui, ils sont loin d’avoir retrouvé leurs niveaux d’avant crise. Leur maintien à des niveaux aussi élevés empêche tout rebond de la demande. La lenteur avec laquelle certains de ces prix baisse va également à l’encontre des mécaniques habituelles du marché, selon lesquels un ralentissement de la demande entraîne logiquement des chutes de prix des polymères.

On continue à observer des prix généralement plus élevés pour les achats spot que pour les achats contrat. Cela indique que les acheteurs de petits volumes et les acheteurs occasionnels sont plus souvent pénalisés par la hausse des coûts de l’énergie, et qu’il est plus facile pour leurs fournisseurs de maintenir leurs prix.

La hausse de l’inflation et sa répercussion sur les salaires :

Enfin, l’inflation record actuellement nous a obligés à procéder à une revalorisation des petits salaires. Les revalorisations du SMIC, la hausse du taux d’assurance chômage avec la réforme du « bonus-malus » ainsi que la hausse du coût des mutuelles d’entreprise ont fait exploser le coût de la main-d’œuvre.

Aujourd’hui, la société VULPI PLAST emploie 18 personnes au 30 novembre 2022 (ci-après l’organigramme fonctionnel).

Il est particulièrement compliqué de trouver des collaborateurs volontaires sur le marché du travail ; nous travaillons donc à les conserver au sein de l’entreprise afin préserver notre savoir-faire. Par ailleurs, l’augmentation du salaire minimum va également créer une charge supplémentaire.

La dégradation de la situation de la trésorerie se poursuit :

L’impact de l’inflation des intrants et de l’énergie, seulement partiellement répercutée dans le prix des ventes, commence à peser sensiblement sur la trésorerie.

A l’identique de la majorité des entreprises françaises, c’est avec peu d’espoir d’amélioration en raison de l’envolée des prix de l’énergie que VULPI PLAST aborde le prochain exercice. En effet, les dernières enquêtes XERFI Prévisis montrent ainsi une dégradation marquée du solde d’opinion sur leur trésorerie par les dirigeants. Le solde reste positif dans les services, signe d’une situation pas encore véritablement inquiétante dans la plupart des entreprises, qui s’adaptent rapidement à la situation et ont fortement gagné en flexibilité depuis la crise du Covid-19. Mais dans l’industrie en particulier, la dégradation est rapide ces derniers mois. En octobre, le solde d’opinion des industriels quant à la situation de leur trésorerie est ainsi tombé à 0.

PERSPECTIVES

Pour faire face à la situation économique tendue, la société VULPI PLAST a décidé de procéder à plusieurs réajustements dans l’organisation de sa production :

ARTICLE 1 : CHAMP D’APPLICATION DE L’ACCORD

Le présent accord et le dispositif d’APLD qu’il prévoit s’appliquera à l’ensemble de la Société.

Toutes les activités de cette dernière sont concernées.

L’ensemble des salariés de la Société, quelle que soit la nature de leur contrat de travail, sont concernés par le dispositif APLD.

ARTICLE 2 : DATE DE DEBUT ET DUREE D’APPLICATION DU DISPOSITIF D’APLD

Le présent accord est conclu pour une durée déterminée.

Sous réserve de sa validation par l’autorité administrative, les parties conviennent que le présent accord prend effet à compter du 1er janvier 2023.

La durée du présent accord est fixée à 48 mois soit jusqu’au 31 décembre 2026.

ARTICLE 3 : REDUCTION DE L’HORAIRE DE TRAVAIL EN-DECA DE LA DUREE LEGALE

La réduction maximale de l’horaire de travail des salariés et activités visées à l’article 1 du présent accord ne peut être supérieure à 40% de la durée légale du travail. Cette réduction s’apprécie pour chaque salarié concerné sur la durée d’application du dispositif prévue par le présent accord.

Son application peut conduire à la suspension temporaire de l’activité des salariés visés par le dispositif.

Pour les salariés à temps partiel, la réduction maximale d’activité est appréciée sur la base de la durée du travail stipulée dans leur contrat de travail.

En cas de circonstances exceptionnelles liées à la situation de la Société, le dépassement de la limite prévue ci-dessus pourra être sollicité à tout moment auprès de l’administration en lui transmettant des informations circonstanciées de nature à justifier la demande de dérogation. La Société pourra alors appliquer ce dépassement dès l’acceptation par la DDETS de sa demande de dérogation.

Quoiqu’il en soit, cette réduction de l’horaire ne pourra pas être supérieure à 50% de la durée légale.

Les modalités d’application de la réduction du temps de travail feront l’objet d’un suivi mensuel.

Le délai de prévenance à respecter avant chaque placement en APLD mais aussi pour chaque fin de mise en APLD est de 2 jours ouvrés compte tenu de l’activité de l’entreprise qui nécessite de prompts ajustements.

ARTICLE 4 : INDEMNITE D’ACTIVITE PARTIELLE VERSEE AU SALARIE

Le salarié, cadre ou non cadre, placé en activité réduite pour le maintien en emploi reçoit une indemnité horaire versée par l'employeur, dans les conditions fixées par la loi et les décrets afférents.

À titre informatif, et au jour de l'élaboration du présent accord, les salariés placés en activité réduite pour le maintien en emploi recevront une indemnité horaire versée par la Société correspondant à 75 % de leur rémunération brute servant d'assiette au calcul de l'indemnité de congés payés ramenée à un montant horaire sur la base de la durée légale du travail applicable dans l'entreprise ou, lorsqu'elle est inférieure, la durée collective du travail ou la durée stipulée au contrat de travail.

La rémunération maximale prise en compte pour le calcul de l'indemnité horaire est égale à 4,5 fois le taux horaire du salaire minimum interprofessionnel de croissance.

Dans le cas d'une évolution des dispositions légales, règlementaires ou conventionnelles, les nouvelles modalités d'indemnisation s'appliqueront de plein droit aux salariés placés en activité réduite pour le maintien en emploi.

ARTICLE 5 : ENGAGEMENTS EN MATIERE DE MAINTIEN DANS L’EMPLOI

En contrepartie de la réduction de travail telle que définie à l’article 3 du présent accord et compte tenu des perspectives d’activité au jour de la signature du présent accord, la Société s’engage à maintenir les emplois des salariés concernés, c’est-à-dire à ne pas procéder à des licenciements pour motif économique, durant la mise en œuvre du dispositif d’activité partielle de longue durée.

ARTICLE 6 : ENGAGEMENTS EN MATIERE DE FORMATION PROFESSIONNELLE

La Société s’engage à accompagner les salariés dans l’utilisation de leur compte personnel de formation et à étudier tout souhait de formation exprimé.

La Société s’engage également à faciliter l’accès à la formation professionnelle, en recourant notamment aux dispositifs prévus par le Fonds National pour l’Emploi (« FNE-Formation »).

ARTICLE 7 : MODALITES D’INFORMATION DES INSTITUTIONS REPRESENTATIVES DU PERSONNEL SUR LA MISE EN ŒUVRE DU DISPOSITIF

Les institutions représentatives seront informées au moins tous les trois mois de la mise en œuvre du dispositif d’APLD ainsi que des modalités de suivis des engagements définis ci-dessus. Cette information leur est communiquée dans le cadre d’une réunion du Comité Social et Economique. Un procès-verbal sera rédigé à l’issue de cette réunion en vue notamment de sa communication à l’administration.

Les informations transmises portent en particulier sur les motivations du recours au dispositif d’APLD (chiffre d’affaires passé et perspectives), sur les activités et les salariés concernés par le dispositif, sur les heures chômées ainsi que le suivi des engagements en matière d’emploi et de formation professionnelle.

ARTICLE 8 : PROCEDURE DE VALIDATION DE L’ACCORD ET RENOUVELLEMENT SEMESTRIEL DE L’AUTORISATION ADMINISTRATIVE

Le présent accord d’entreprise doit faire l’objet d’une validation conformément aux dispositions légales et réglementaires en vigueur.

En application de l’article 53 de la loi n° 2020-734 du 17 juin 2020, l'autorité administrative notifie la décision de validation dans un délai de 15 jours à compter de la réception du présent accord d’entreprise.

Il est précisé que le silence gardé par l'autorité administrative pendant le délai de 15 jours vaut décision d'acceptation.

Conformément à la réglementation en vigueur, la validation vaut autorisation d’APLD pour une durée de six mois. L’autorisation doit être renouvelée par période de six mois.

Aussi avant l’échéance de chaque période d’autorisation, l’entreprise demandera à l’autorité administrative son autorisation, chaque nouvelle autorisation octroyée par l’administration étant faite pour 6 mois.

Le renouvellement de l’autorisation sera accordé au vu d’un bilan portant sur les modalités de mise en œuvre du présent accord et sur le respect des engagements en matière d’emploi et de formation professionnelle. Ce bilan sera accompagné d'un diagnostic actualisé de la situation économique et des perspectives d'activité de la Société, ainsi que des procès-verbaux des réunions du CSE au cours de lesquelles il a été informé de la mise en œuvre de l’APLD

ARTICLE 9 : INFORMATION DES SALARIES

La décision de validation ainsi que les voies et délais de recours sont portés à la connaissance des salariés par voie d'affichage sur les lieux de travail.

À défaut de validation dans un délai de 15 jours à compter de la réception de l’accord collectif, la copie de la demande de validation, accompagnée de son accusé de réception par l'administration sont transmis par l’employeur au comité social et économique et aux parties signataires. Ces documents sont également portés à la connaissance des salariés dans les mêmes conditions qu’en cas de décision explicite de validation.

ARTICLE 10 : SUIVI ET REVISION DE L’ACCORD

Pour garantir le suivi de l'accord, les parties conviennent de se réunir tous les 3 mois durant l'application du présent accord pour identifier les éventuelles difficultés d'application qu'elles auront constatées et dialoguer sur les réponses à y apporter.

Le présent accord peut être révisé dans les conditions prévues par les textes légaux et réglementaires.

Si un avenant de révision est conclu, une nouvelle procédure de validation sera engagée, conformément à la législation en vigueur.

ARTICLE 11 : DEPOT ET PUBLICITE

Le présent accord est déposé sur la plateforme de téléprocédure du ministère du travail et auprès du greffe du Conseil de Prud’hommes de Vienne.

Le présent accord a été transmis à la commission paritaire permanente de négociation et d'interprétation de la branche par courriel à l’adresse suivante : secretariat@cppni-plasturgie.fr

Le présent accord est fait en nombre suffisant pour remise à chacune des parties.

Fait à Frontonas

Le 16 décembre 2022

Source : DILA https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/acco-accords-dentreprise/

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